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Tang Shi Introduction Table of content – 300 Tang poems

An anthology of 320 poems. Discover Chinese poetry in its golden age and some of the greatest Chinese poets. Tr. by Bynner (en).

II — Folk-song-styled-verse

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Tangshi II. 1. (36)

Wang Changling
At a Border-fortress

Cicadas complain of thin mulberry-trees
In the Eighth-month chill at the frontier pass.
Through the gate and back again, all along the road,
There is nothing anywhere but yellow reeds and grasses
And the bones of soldiers from You and from Bing
Who have buried their lives in the dusty sand.
...Let never a cavalier stir you to envy
With boasts of his horse and his horsemanship

Bynner 36

Tangshi II. 1. (37)

Wang Changling
Under a Border-fortress

Drink, my horse, while we cross the autumn water!-
The stream is cold and the wind like a sword,
As we watch against the sunset on the sandy plain,
Far, far away, shadowy Lingtao.
Old battles, waged by those long walls,
Once were proud on all men's tongues.
But antiquity now is a yellow dust,
Confusing in the grasses its ruins and white bones.

Bynner 37

Tangshi II. 1. (38)

Li Bai
The Moon at the Fortified Pass

The bright moon lifts from the Mountain of Heaven
In an infinite haze of cloud and sea,
And the wind, that has come a thousand miles,
Beats at the Jade Pass battlements....
China marches its men down Baideng Road
While Tartar troops peer across blue waters of the bay....
And since not one battle famous in history
Sent all its fighters back again,
The soldiers turn round, looking toward the border,
And think of home, with wistful eyes,
And of those tonight in the upper chambers
Who toss and sigh and cannot rest.

Bynner 38

Tangshi II. 1. (39)

Li Bai
Ballads of Four Seasons: Spring

The lovely Lo Fo of the western land
Plucks mulberry leaves by the waterside.
Across the green boughs stretches out her white hand;
In golden sunshine her rosy robe is dyed.
"my silkworms are hungry, I cannot stay.
Tarry not with your five-horse cab, I pray."

Bynner 39

La chanson des quatre saisons, printemps

Dans le pays de Thsin, la charmante Lo-foh1
Cueillait des feuilles de mûrier, aux bords d'une eau transparente,
Ses blanches mains posées sur les branches vertes,
Son teint resplendissant illuminé par un beau soleil.
Elle disait : Les vers à soie ont faim, le soin de les nourrir m'appelle ;
Il ne faut pas, seigneur, que vos cinq chevaux piétinent plus longtemps ici.

1. Lo-foh est l'héroïne d'une historiette populaire à la Chine, à peu près comme celle du Petit Chaperon rouge chez nous. La voici racontée par une vieille chanson déjà très ancienne du temps de Li-taï-pé, et dans laquelle on trouvera peut-être cette simplicité naïve dont l'époque des Thang était déjà loin :


Dès que les premiers rayons du soleil se montrent à l'horizon,
Ils illuminent notre maison, notre maison du pays de Thsin.
Au pays de Thsin il est une jolie fille,
Qui de son nom s'appelle Lo-foh.

Lo-foh soigne très bien les vers à soie ;
Elle va cueillir des feuilles de mûrier au midi de la ville ;
Son panier est supporté par une tresse de soie bleue,
Et le crochet pour le suspendre est fait de bois de cannelier.

Ses cheveux s'enroulent en épais bandeaux, à la mode japonaise ;
Aux oreilles elle a deux perles, rondes et brillantes comme la lune ;
D'un jaune pâle est sa robe longue,
Et sa robe courte est rose foncé.

Le gouverneur revenait à la ville par le chemin du midi ;
Il arrête ses cinq chevaux en les faisant piaffer,
Et il envoie l'un de ses officiers
Demander à cette jolie fille qui elle est.

(Lo-foh répond :) Au pays de Thsin il est une jolie fille,
Qui de son nom s'appelle Lo-foh.
Le gouverneur demande ensuite :
Et combien d'années a Lo-foh ?

— Lo-foh n'a pas accompli vingt années ;
Mais elle a plus de quinze ans passés.
Le gouverneur s'excuse, puis il demande encore :
Vous plairait-il monter avec moi dans ce char ?

La jolie fille s'incline pour répondre,
(Et dit :) Quel propos me tient là le gouverneur ?
Le gouverneur a sa femme,
Et Lo-foh a son fiancé.

Cette aventure de Lo-foh inspira du reste plus d'une chanson du même genre. L'empereur Leang-vou-ti lui-même en avait fait une, où se trouvent deux vers que Li-taï-pé paraît avoir recueillis :

Seigneur, emmenez vos chevaux, ils paraissent déjà bien las ;
Votre humble servante se retire, car les vers à soie ont faim.

Voir d'autres traductions françaises.

Hervey 5

Tangshi II. 1. (40)

Li Bai
Ballads of Four Seasons: Summer

On Mirror Lake outspread for miles and miles,
The lotus lilies in full blossom teem.
In fifth moon Xi Shi gathers them with smiles,
Watchers o'erwhelm the bank of Yuoye Stream.
Her boat turns back without waiting moonrise
To yoyal house amid amorous sighs.

Bynner 40

La chanson des quatre saisons, été

Sur le lac King-hou1 qui a trois cents li2 de tour,
Quand les fleurs du nénuphar s'épanouissent,
On est alors au cinquième mois, et les jeunes filles vont les cueillir.
Si nombreux sont les spectateurs que la rive en paraît étroite.
Les bateaux n'attendent plus la lune, pour les guider à leur retour ;
Ils s'en reviennent en plein jour au palais du roi de Youe3.

1. Le lac King-hou, c'est-à-dire dont les eaux ressemblent à un miroir, est situé au nord de la province actuelle du Tché-kiang, tout près de la ville de Chao-hing. Il est alimenté par la rivière de Jo-yeh, l'un des affluents du fleuve Tsien-tang. Il fut creusé, disent les Annales chinoises, durant les années young-ho de l'empereur Chun-ti des Han (de l'an 136 à l'an 142 de notre ère) par les ordres d'un gouverneur de la province, nommé Ma-tsouï, afin que les campagnes environnantes n'eussent plus à souffrir de la sécheresse, dans les étés brûlants, et qu'on n'y vît plus d'années mauvaises. Ma-tsouï lui donna douze pieds de profondeur et le fit entourer d'un mur épais, garni de vannes puissantes, qui se refermaient d'elles-mêmes dès que le niveau de la rivière s'abaissait. Les masses d'eau qui s'écoulaient lorsqu'on ouvrait les écluses étaient ménagées de manière à irriguer une immense étendue de terrain.

2. La circonférence du lac est de trois cent dix li. Le li équivaut à peu près à un dixième de lieue ancienne, de vingt lieues au degré. C'est donc trente et une lieues. Une telle dimension serait incompatible avec la tranquillité que son nom indique, s'il n'avait une forme des plus capricieuses et des plus allongées, d'où il, résulte que sa largeur ne dépasse guère deux lieues sur aucun point.

Les nénuphars y poussaient en abondance, et l'époque de leur floraison était, comme on le voit, l'occasion d'une véritable fête, où les jeunes filles faisaient de grands frais de toilette et de coquetterie, et où l'affluence était énorme. Il en est souvent question dans les poésies chinoises.

3. Le lac King-hou faisait partie autrefois du royaume de Youe, dont le roi, grand amateur de belles personnes, possédait notamment la fameuse Si-chy, l'une des beautés les plus célèbres de la Chine, et Si-chy aimait à se promener souvent sur le lac. En disant métaphoriquement que les bateaux rentrent au palais du roi de Youe, le poète donne à entendre que ces bateaux ne portent que de belles jeunes filles, et il établit même ainsi un rapprochement très galant pour les promeneuses contemporaines. C'est là un de ces artifices littéraires qui sont très goûtés des Chinois, mais qui parfois aussi rendent très difficile l'intelligence de leurs poésies.

Voir d'autres traductions françaises.

Hervey 5

Tangshi II. 1. (41)

Li Bai
A Song of an Autumn Midnight

A slip of the moon hangs over the capital;
Ten thousand washing-mallets are pounding;
And the autumn wind is blowing my heart
For ever and ever toward the Jade Pass....
Oh, when will the Tartar troops be conquered,
And my husband come back from the long campaign!

Bynner 41

La chanson des quatre saisons, automne

La lune ne jette qu'une lueur incertaine,
Les coups mille fois répétés, que frappe le battoir des laveuses1,
Se mêlent au gémissement du vent d'automne.
Cette triste harmonie s'accorde avec de tristes pensées.
Hélas ! quand donc aura-t-on pacifié les barbares !
Quand donc l'époux bien-aimé cessera-t-il de combattre au loin !

1. C'est la nuit, quand il fait clair de lune, que les femmes chinoises se rassemblent surtout au lavoir public.

Voir d'autres traductions françaises.

Hervey 5

Tangshi II. 1. (42)

Li Bai
Ballads of Four Seasons: Winter

The courier will depart next day, she's told.
She sews a warrior's gown all night.
Her fingers feel the needle cold.
How can she hold the scissors tight?
The work is done, she sends it far away.
When will it reach the town where warriors stay?

Bynner 42

La chanson des quatre saisons, hiver

Un courrier part demain de grand matin pour la frontière ;
La nuit se passe à doubler chaudement des habits.
De jolis doigts ont pris bravement l'aiguille glacée ;
Mais ces ciseaux plus froids encore, que de courage pour les saisir !
Enfin tout est taillé, tout est cousu ; l'ouvrage est confié au courrier qui s'éloigne.
Combien de jours lui faudra-t-il pour arriver à Lin-tao1 ?

1. Ville frontière du pays des Tou-fan, contre lesquels les Chinois eurent souvent à lutter.

Voir d'autres traductions françaises.

Hervey 5

Tangshi II. 1. (43)

Li Bai
A Song of Changgan

My hair had hardly covered my forehead.
I was picking flowers, paying by my door,
When you, my lover, on a bamboo horse,
Came trotting in circles and throwing green plums.
We lived near together on a lane in Ch'ang-kan,
Both of us young and happy-hearted.
...At fourteen I became your wife,
So bashful that I dared not smile,
And I lowered my head toward a dark corner
And would not turn to your thousand calls;
But at fifteen I straightened my brows and laughed,
Learning that no dust could ever seal our love,
That even unto death I would await you by my post
And would never lose heart in the tower of silent watching.
...Then when I was sixteen, you left on a long journey
Through the Gorges of Ch'u-t'ang, of rock and whirling water.
And then came the Fifth-month, more than I could bear,
And I tried to hear the monkeys in your lofty far-off sky.
Your footprints by our door, where I had watched you go,
Were hidden, every one of them, under green moss,
Hidden under moss too deep to sweep away.
And the first autumn wind added fallen leaves.
And now, in the Eighth-month, yellowing butterflies
Hover, two by two, in our west-garden grasses
And, because of all this, my heart is breaking
And I fear for my bright cheeks, lest they fade.
...Oh, at last, when you return through the three Pa districts,
Send me a message home ahead!
And I will come and meet you and will never mind the distance,
All the way to Chang-feng Sha.

Bynner 43

Tangshi II. 1. (44)

Meng Jiao
A Song of a Pure-hearted Girl

Lakka-trees ripen two by two
And mandarin-ducks die side by side.
If a true-hearted girl will love only her husband,
In a life as faithfully lived as theirs,
What troubling wave can arrive to vex
A spirit like water in a timeless well?

Bynner 44

If a true-hearted girl will love only her husband,
In a life as faithfully lived as theirs,

this couplet does not seem accurate to me. Isn't it rather that the chaste girl is buried with her husband and gives up her life to be like the above-mentioned?
Li Yan – 2008/12/06

Tangshi II. 1. (45)

Meng Jiao
A Traveller's Song

The thread in the hands of a fond-hearted mother
Makes clothes for the body of her wayward boy;
Carefully she sews and thoroughly she mends,
Dreading the delays that will keep him late from home.
But how much love has the inch-long grass
For three spring months of the light of the sun?

Bynner 45

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Chinese landscape on plate (4)

300 Tang poems – Tang Shi II. 1. – Chinese off/onFrançais/English
Alias Tang Shi San Bai Shou, Three Hundred Poems of the Tang Dynasty, Poésie des Thang.

The Book of Odes, The Analects, Great Learning, Doctrine of the Mean, Three-characters book, The Book of Changes, The Way and its Power, 300 Tang Poems, The Art of War, Thirty-Six Strategies
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