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Dao De Jing Table des matières – De la Voie et de la Vertu

La dialectique naturaliste et politique de Lao-tseu exposée en 81 textes poétiques et obscurs. Tr. Julien (fr), Waley (en), Wilhelm (de) et Lau (en).

Lao-tseu ↓ Confer ↓

Sur le livre

Lao-tseu (Laozi)Le Tao-tö-king (Daode jing) ou « Livre de la Voie et de la Vertu » est attribué à Lao-tseu (Laozi) qui serait selon la tradition chinoise un contemporain un peu plus âgé de Confucius (Kongzi, ou Kongfuzi, 551-479 av. J.-C.) mais des études récentes montrent que ce livre a été compilé plus probablement vers 300 av. J.-C., l'auteur utilisant de nombreuses adages plus anciens dans son texte, et que le titre et l'organisation en 81 chapitres, répartis en deux sections, sont postérieurs à la rédaction. Le Daode jing est un des ouvrages les plus traduits dans le monde. Son obscurité concise et sa force poétique ont suscité d'innombrables commentaires et interprétations inspirées. On lira ici la version due à Wang Bi (226-249 ap. J.-C.) en présentation traditionnelle (lire les tablettes verticales de haut en bas et de droite à gauche). Le texte de ce livre est « si évidemment corrompu »1 qu'il conviendrait d'en consulter une édition critique complète.

Daode jingUn mot sur le titre. Tao (dao), est un terme important de la pensée chinoise ancienne, qui peut prendre des sens assez différents selon le contexte. L'originalité de Lao-tseu ou de sa postérité est d'en avoir fait le principe de spontanéité commun à toutes choses, en même temps qu'un idéal de pleine vacuité jamais atteinte. Les dao de Confucius a un sens souvent plus moral. Tö (de), traduit par « Vertu », doit s'entendre comme l'efficacité particulière à chaque chose, dans le sens où l'on dit qu'une plante médicinale a telle ou telle vertu, mais ce terme s'applique tout aussi bien à l'Homme. King (jing), signifie que ce texte est un livre canonique. Ce titre admet deux lectures : le Canon de la Voie et de la Vertu, et le Canon de la Voie et de sa Vertu, ce qui est sensiblement différent.

1. Cf. l'introduction à la traduction de J.-J.-L. Duyvendak : Le livre de la voie et de la vertu, Éd. Maisonneuve. Les textes anciens étaient présentés sous forme d'une pile de tablettes étroites de bois ou de bambou, liées aux deux bouts, chacune recevant une « ligne ». Il semble possible que certaines parties du texte ont été interverties ou perdues si les liens venaient à se rompre.

Lao-tseu

Lao-tseu sur son buffleDe Lao-tseu (Lao Zi), on sait peu de choses, sinon rien. Selon la légende, sa mère l'a porté pendant 8 ou 80 ans et il est né avec des cheveux blancs, d'où son nom de « vieil enfant » (ou « vieux maître »1). À l'age mûr, lassé des hommes, il aurait quitté son pays par l'Ouest, chevauchant un buffle, et aurait dicté au gardien de la passe Yin Si qui l'en priait les cinq mille caractères (environ) de cet ouvrage. Le taoïsme religieux, confronté au IIIe s. à l'arrivée du bouddhisme en Chine, a tenté un rapprochement audacieux entre ce personnage parti en pays barbare et le Bouddha. Plus sérieusement, certains érudits chinois ont proposés différentes identifications historiques. Cependant, Mencius (Meng Zi), grand continuateur de Confucius avec Xun Zi, ne mentionne pas Lao-tseu dans ses diatribes contre les excès des mohistes et des taoïstes (les uns prônant un pacifisme ascétique et militaire, les autres un détachement radical de la société des hommes), ce qui laisse penser que Lao-tseu ne serait pas un personnage historique, mais plutôt une figure légendaire ou semi-légendaire. Pour donner du poids à son œuvre, le compilateur du Livre de la Voie et de la vertu l'aurait signé du nom de ce sage reclus auprès duquel Confucius, le premier maître de la Chine2, serait allé demander conseil.

1. En chinois classique, le caractère zi signifie, en autre, maître et enfant.

2. C'est ainsi que le qualifie Fong Yeou-Lan dans son Précis d'histoire de la Philosophie chinoise (traduit par G. Dunstheimer d'après le texte anglais édité par Derk bodde, Éd. Le Mail).

Confer

Sources
  • Original text in traditional Chinese characters can be found here, in Wang Bi version, (226-249 AC).
  • Arthur Waley, The Way and Its Power: A Study of the Tao Te Ching and its Place in Chinese Thought, Allen & Unwin, London, 1934. Text found here.
  • La traduction française de Stanislas Julien date de 1842 et c'est « la première traduction sérieuse que donnera de Lao-tseu un érudit français », selon Étiemble. Malgré que la terminologie employée trahisse encore une certaine influence chrétienne, cette version reste utile. Elle s'appuie pour les passages difficiles sur le fameux commentaire de Heshang gong (fin du IIe ap. J.-C.).
  • Richard Wilhelm's translation, 1911, titled Das Buch des Alten vom Sinn und Leben.
  • D.C. Lau's english translation, Penguin Books, 1963.

Other translations / autres traductions

  • English, James Legge, in The Texts of Taoism, 2 vols (Sacred Books of China 39 and 40) Clarendon Press, Oxford, 1891/Humphrey Milford, London, 1891.
  • French, Léon Wieger in Les Pères du système taoïste, Cathasia, Paris, 1950.
  • English, Witter Bynner, The Way of Life According to Lao Tsu: An American Version, John Day Company, 1944.
  • French, J.J.L. Duyvendak, Tao tö king, le Livre de la voie et de la vertu, texte chinois établi et traduit avec des notes critiques et une introduction. Paris, 1953. English title : Tao Te King: The Book of the Way and its Virtue.
  • French, Liou Kia-hway, Tao-tö-King, Gallimard, 1969
  • French, Daniel Guiraud, in I Ching / Tao Te Ching, Courrier du livre, 1987, ISBN 2702901972
  • French, Marcel Conche, Lao Tseu - Tao Te king, Presses Universitaires de France, Paris, 2003, ISBN 2130538177.
Links / liens
"无为" rather means no (personal) intervention.
philip fung/pseudo – Daodejing 2 – 02/11/2008
很好的网站。弘扬中国哲学。Ancient Chinese Philosophy;
Anon. – Daodejing 2 – 05/12/2008
Wilhelm seems to have the last line correct...
How come 'will never drain it' when qín means 'diligent'?
Bartho – Daodejing 6 – 04/12/2008
La perfección suprema es como el agua.
La perfección del agua beneficia a diez mil cosas y carece de disputa.
Reside en lugares que muchos desprecian, con lo que se compara con el Dao.
En el residir, la perfección es la tierra, en la mente la perfección es lo profundo, en el dar la perfección es la benevolencia,
En las palabras la perfección es la verdad, en el gobierno la perfección es aprovechar la fuerza,
En los asuntos la perfección es la capacidad, en la actividad la perfección es la oportunidad.
Sólo un maestro sin disputa es un ejemplo libre de error.
HeBe_ – Daodejing 8 – 02/11/2007
"无为" means no intention .does not mean no action .
wenshan – Daodejing 2 – 31/10/2007
dans laozi 26, une version donne "C'est pourquoi l'homme-saint (sheng ren) voyage tout le jour"; l'autre, "c'est pourquoi le seigneur (jun zi) voyage", reprenant le "jun" du 2e verset (le calme est seigneur de l'agité"; laquelle est celle de Wang Bi? Qui a établi l'autre?

anon. 3007
Anon. – 08/12/2007
On peut confier un royaume à qui redoute de le gouverner, car cet homme est conscient des dangers et des difficultés que cela implique. Mieux vaut confier le royaume à un homme averti qu'à à un homme qui manque de réflexion.
Anon. – 06/12/2007
To me, this chapter seems to refer to "Senses", the relationship man tends to have with them and what stimulates them. I think there is in this chapter a word of warning in regards to what it means for man's soul to indulge. He seems to suggest that the wise approach would be to privilege what would satisfy his real (basic and simple) needs, I suppose both in terms of physical and spiritual needs.
In my opinion, there is a strong message inviting the reader to prudence and simplicity while leading his life.
EnoMetis – Daodejing 12 – 01/11/2006
Test
Test – Daodejing 52 – 03/12/2006
quelqu'un pourrez-t-il m'expliquer pourquoi dans la dernière phrase :
C'est pourquoi, lorsqu'un homme redoute de gouverner lui-même l'empire, on peut lui confier l'empire ; lorsqu'il a regret de gouverner l'empire, on peut lui remettre le soin de l'empire.

il n'apparait nullement le mot CORPS alors que dans les 2 versions anglaise celui-ci apparait deux fois

Cette dernières phrases en français n'a pas de sens par rapport aux phrases précédentes !!!

N'y aurait-il pas un problèmes de traduction sur cette phrase ???
Anon. – Daodejing 13 – 02/12/2006
Ceci est une réflexion très naïve de quelqu’un qui ne connaît pas du tout la pensée chinoise. Je serais très heureux si des internautes plus compétents me répondaient.

En regardant de près, grâce au merveilleux système de ce site, la version chinoise, je suis très frappé de voir que les différentes traductions ne rendent pas l’aspect spéculaire que comporte chacun des deux premiers vers ; en effet, c’est le même caractère (dao) qui exprime le sujet et le verbe :

dao qui peut dao pas constant dao.

Structure répétée au vers 2 :

nom qui peut nom pas constant nom.

Les traducteurs anihilent cette sorte d’enroulement contradictoire en traduisant dao tantôt par “Tao”, tantôt par “être exprimé”. De sorte que la nature verbale ou langagière de ce mot fondamental et premier n’apparaît pas du tout. Or la structure doublement symétrique des deux premiers vers souligne ce sens, même si c’est pour y introduire immédiatement une ambiguïté quant à la parole ou au nom. Il semble toutefois que ce texte mette directement la problématique de l’être et du non-être et de leur origine avec une problématique du nommable et de l’innommable.

Est-il alors tout à fait farfelu de songer — mais on est un internaute naïf — au λογοσ grec et à Héraclite (“le logos / ce qui est / toujours / les hommes sont incapables de le comprendre.”) ?

Merci d’avance
Mosh%uFFFD – Daodejing 1 – 02/11/2005
Un des la plupart des lignes importants dans ceci le premier chapitre est " c'était de l'Anonyme ce Ciel et de la Terre a bondi ; " en appliquant l'Anonyme (comparant et souvenant) à chaque phrase en liant le texte, vous ferez exactement comme il dit en restant l'extérieur du
nommé/étiqueté. Très intéressant.
tutu – Daodejing 1 – 05/12/2005
La traduction française de Stanislas Julien a été relue en entier et corrigée. Des liens ont été ajoutés quand les notes renvoient à d'autres chapitres.
gbog – Daodejing – 02/11/2004
故道大天大地大人亦大 se lit aussi 故道大天大地大王亦大
gbog – Daodejing 25 – 06/12/2003
Le commentaire en français du Numéro 19 confirme le sens que lui prête Joseph Needham dans "La science chinoise et l'Occident" collection Point Sciences page 111.
On ne peut couper ces chapitres de Lao Zi de leur contexte historique, sinon toute compréhension est vaine.
C'est un plaisir que d'étudier ces textes!
Passionnant et pratique pour percer le mystère de chaque idéogramme (ancien) que j'ai du mal à trouver dans mon dictionnaire français-chinois.

MERCI! xie xie nin!
make bu ye – Daodejing 19 – 04/12/2003
A noter : la parution en novembre 2003 d'une nouvelle édition du Tao Te King, chez PUF, avec traduction et commentaires de Marcel Conche. Je me suis contenté pour le moment de la feuilleter, mais à première vue, elle a l'air assez didactique, plutôt bien construite.

Son petit plus : Marcel Conche est un universitaire reconnu pour tout ce qui touche aux pré-socratiques. Il jette des passerelles intéressantes avec les philosophies de Parménide ou Héraclite.
Nar6 – 03/12/2003
La version originale trouvée sur internet donnait « 不 見 而 明 », il comprend les objets sans les voir, au lieu de « 不 見 而 名 », il nomme les objets sans les voir , ce qui correspond à la version de Hanfeizi. Elle a été corrigée. (Merci Magus)
gbog – Daodejing 47 – 07/12/2002
La phrase « 罪 莫 大 於 可 欲 », il n'y a pas de plus grand crime que de se livrer à ses désirs, qui manque au texte de Wang Bi, est interpolée d'après Hanfeizi. (Merci Magus)
gbog – Daodejing 46 – 07/12/2002
Cf. Lunyu II. 17.
gbog – Daodejing 71 – 02/12/2002
Paysage chinois sur plateau (28)

De la Voie et de la Vertu – Dao De Jing – Chinois off/on – Français/English
Alias Daode Jing, Dao De Jing, Tao Te Ching, Tao Teh Ching, le Tao-tö-king, Lao-Tzu Te-Tao Ching, the Laozi, Lao Zi, the Lao Tze, le Lao-tseu, The Book of the Way and its Virtue, the Way and its Power.

Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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