Un recueil de 320 pièces pour découvrir la poésie chinoise à son apogée. Œuvres de Li Bai, Du Fu, Wang Wei, etc. Tr. Bynner (en) et 21 d'Hervey (fr).
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Fraîche et jolie, voilà l'herbe nouvelle qui croît partout dans la campagne ;
Chaque année la voit disparaître, chaque année la voit revenir.
Le feu la dévore à l'automne1, sans épuiser en elle le germe de la vie ;
Que le souffle du printemps renaisse, elle renaît bientôt avec lui.
Sa verdure vigoureuse envahit peu à peu le vieux chemin,
Ondulant par un beau soleil, jusqu'aux murs de la ville en ruines.
L'herbe s'est flétrie, l'herbe a repoussé, depuis que mon seigneur est parti2 ;
Hélas ! en la voyant si verte, j'ai le cœur assailli de bien cruels souvenirs.
1. Quand on la brûle dans les champs, avant de labourer.
2. Littéralement « encore une fois (elle est verte depuis que l') on a reconduit Ouang-tsun, qui s'en allait. Cette verdure remplit (mon cœur) des sentiments de la séparation ».
L'expression Ouang-tsun, que j'ai rendue par monseigneur, et qui désigne ici l'époux d'une jeune femme affligée de son absence, tire cette acception d'un passage du Li-sao, le plus ancien recueil poétique de la Chine après le Chi-king, où il est dit :
Ouang-tsun est en voyage, hélas ! et ne revient pas ;
Et voici les jolies herbes qui poussent, hélas ! elles sont bien vertes.
Or, ce Ouang-tsun était un personnage qui avait quitté son pays au printemps alors que l'herbe poussait partout dans les champs ; bien des jours s'étaient écoulés depuis son départ, et l'aspect de la campagne, de nouveau verdoyante, rappelait douloureusement à sa femme l'époque où elle avait reçu ses adieux.
La pièce de Pé-kiu-y, et surtout les deux vers qui la terminent seraient absolument inintelligibles, si l'on n'avait présent à l'esprit le passage du Li-sao auquel il est fait allusion ; mais dès qu'on se le rappelle, on saisit tout un ensemble d'idées que le poète n'aurait pu renfermer en deux vers, et cette confiance dans l'érudition du lecteur est toujours un mérite aux yeux des Chinois.
Voir d'autres traductions françaises.
Hervey 77
Boundless grasses over the plain
Come and go with every season;
Wildfire never quite consumes them –
They are tall once more in the spring wind.
Sweet they press on the old high- road
And reach the crumbling city-gate....
O Prince of Friends, you are gone again....
I hear them sighing after you.
Bynner 152
Poèmes de l'Époque des Tang – Tang Shi V. 1. (152) – Chinois on/off – Français/English
Alias Tang Shi San Bai Shou, Three Hundred Poems of the Tang Dynasty, Poésie des Thang.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
Bienvenue, aide, notes, introduction, table.
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