Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
30. Â÷ Li / Ce qui s'attache, le Feu | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
L'hexagramme est double. Le trigramme Li signifie « s'attacher à quelque chose », « être conditionné », « reposer sur quelque chose », « clarté ». Un trait sombre s'attache à un trait lumineux par-dessus et par-dessous, image d'un espace vide entre deux traits forts, ce qui les rend clairs tous deux. C'est la fille cadette. Le créateur a pris en lui le trait central du réceptif, et c'est ainsi que naît Li. Comme image, c'est le feu. Le feu n'a pas de forme déterminée, mais il s'attache aux corps qui brûlent et, ainsi, est lumineux. De même que l'eau descend du ciel, le feu monte en flamboyant de la terre. Tandis que K'an signifie l'âme enfermée dans le corps, Li indique la nature dans son éclat.
L'obscurité s'attache à ce qui est lumineux et en parachève ainsi la clarté. Un corps lumineux qui répand la clarté a besoin d'avoir, à l'intérieur, quelque chose qui persévère pour éviter d'être entièrement consumé et briller d'une façon durable. Tout ce que le monde contient de brillant dépend d'un élément auquel il s'attache afin de pouvoir briller durablement. Ainsi le soleil et la lune sont attachés au ciel; les céréales, l'herbe et les arbres sont attachés à la terre. De même, la clarté redoublée de l'homme élu s'attache à ce qui est juste et peut ainsi modeler le monde. Lorsque l'homme, qui est présent dans le monde dans une situation conditionnée et non autonome, reconnaît cette dépendance, il se soumet par là aux puissances harmonieuses et bonnes de l'univers et obtient la réussite. La vache est le symbole de l'extrême docilité. En cultivant en lui cette docilité et cette dépendance volontaire, l'homme parvient à la clarté sans vivacité excessive et trouve sa place dans le monde.
Chacun des deux trigrammes représente le soleil dans un cycle journalier. On a donc ici un mouvement répété du soleil. Par là se trouve indiquée l'action de la lumière considérée dans le temps. Le grand homme continue l'œuvre de la nature dans le monde des hommes. Grâce à la clarté de son être, il fait que la lumière s'étend toujours davantage et pénètre toujours plus avant dans la nature de l'homme.
Il est la première heure du matin. Le travail commence. Après que l'âme s'est trouvée isolée du monde extérieur , dans le sommeil, les relations avec le monde recommencent à s'établir. Les traces des impressions s'entrecroisent. L'activité et la hâte règnent. Il est alors important de conserver le recueillement intérieur et de ne pas se laisser emporter par l'agitation de la vie. Lorsqu'on est grave et recueilli, on parvient à la clarté nécessaire pour affronter les nombreuses impressions qui nous assaillent. C'est précisément au commencement qu'une telle gravité recueillie est importante, car le commencement contient les germes de tout ce qui viendra ensuite.
Le milieu du jour est atteint. Le soleil brille dans une lumière dorée. L'or est la couleur du milieu et de la mesure. La lumière dorée est par conséquent l'image d'une civilisation et d'un art accomplis dont l'harmonie suprême est faite de mesure.
Voici la fin du jour. La lumière du soleil couchant rappelle le caractère conditionné et passager de la vie. Dans cette dépendance extérieure, les hommes perdent aussi la plupart du temps leur liberté intérieure. Ou bien la nature transitoire de l'existence les incite à une gaîté débridée afin de jouir de la vie pendant qu'elle est encore là, ou bien ils se laissent aller au chagrin et gâchent leur temps précieux à se lamenter sur l'approche de la vieillesse. L'une et l'autre attitude sont mauvaises. Pour l'homme noble, il est indifférent que la mort soit proche ou lointaine. Il cultive sa personne, attend son lot et affermit ainsi son destin.
La clarté de l'intelligence a les mêmes rapports avec la vie que le feu avec le bois. Le feu s'attache au bois, mais en même temps il le consume. La clarté de l'intelligence a sa racine dans la vie, mais elle peut aussi consumer la vie. Il s'agit donc de savoir comment fonctionne cette clarté. On a ici l'image d'un météore ou d'un feu de paille. Un homme au caractère excitable et inquiet s'élève rapidement mais ne laisse pas d'effets durables. Dans ces conditions, il est mauvais de se dépenser trop vite et de se consumer comme un météore.
C'est ici le sommet de la vie. S'il ne recevait pas d'avertissement, l'homme dans cette position se consumerait comme une flamme. Lorsqu'au lieu de cela il renonce à la crainte et à l'espoir, contemple le néant de toutes choses, soupire, gémit et s'efforce de conserver sa clarté intérieure, cette tristesse se change en fortune. Il s'agit ici d'une véritable conversion et non d'un changement éphémère comme c'était le cas avec le neuf à la 3° place.
Le but du châtiment est de créer la discipline et non d'imposer des peines aveugles. Il faut guérir le mal à la racine. Dans la vie de la cité, il importe de se débarrasser des chefs des complots, mais d'épargner leurs compagnons. Dans l'œuvre du perfectionnement de soi, il importe d'extirper les mauvaises habitudes, mais de tolérer celles qui sont inoffensives. Car une ascèse trop rude, tout comme un châtiment trop brutal, ne mène à rien de bon.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 30. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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