Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
51. _ Tchen / L'Éveilleur, l'Ébranlement, le Tonnerre | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
L'hexagramme Tchen est le. fils aîné qui prend le commandement avec énergie et puissance. Un trait yang apparaît sous deux traits yin et exerce une puissante poussée vers le haut. Cc mouvement est si violent qu'il suscite l'effroi. Il a pour image le tonnerre qui jaillit de la terre et dont l'ébranlement provoque crainte et tremblement.
L'ébranlement produit par la manifestation de Dieu à l'intérieur de la terre fait naître la crainte de l'homme, mais cette crainte de Dieu est chose bonne, car elle permet à l'allégresse intérieure et à la joie de lui succéder. Si l'on a acquis la science intérieure de ce que sont la crainte et le tremblement, on est assuré contre les commotions que pourraient causer les influences extérieures. Même si le tonnerre gronde au point de semer l'effroi à cent milles à la ronde, on demeure intérieurement si plein de calme et le vénération que l'on n'interrompt pas les rites sacrificiels. Une telle gravité profonde et intime sur laquelle tiennent ricocher, impuissants, les motifs extérieurs de crainte est la disposition spirituelle que doivent posséder es guides des hommes et les souverains.
Le tonnerre continu, par la commotion qu'il cause, amène avec lui la crainte et le tremblement. Ainsi l'homme noble observe toujours une attitude de révérence devant la manifestation de Dieu; il met de l'ordre dans sa vie et examine on cœur pour voir si rien ne s'y oppose secrètement à la volonté divine. Ainsi la crainte est le fondement du véritable art de vivre.
La crainte et le tremblement devant la commotion ont tout d'abord sur un individu un effet tel qu'il se voit placé dans une situation désavantageuse par rapport aux autres. Mais cela n'est que passager. Lorsqu'on a traversé l'épreuve du jugement, un allégement se produit. Ainsi la frayeur même que l'on doit d'abord éprouver amène, si l'on y regarde bien, la fortune.
Ici se trouve désignée une situation où un homme a été mis en danger par l'ébranlement et a subi un grave préjudice. Les conditions sont telles que la résistance serait contraire à la direction du mouvement de l'époque et, par suite, infructueuse. C'est pourquoi on se contentera de se retirer sur des hauteurs inaccessibles au danger qui menace. On doit accepter la perte de ses biens et ne pas se chagriner outre mesure. Sans courir après ses possessions, on les recouvrera tout naturellement une fois passée l'époque dont les commotions les avaient emportées.
Il existe trois sortes d'ébranlements : l'ébranlement du ciel, qui est le tonnerre, l'ébranlement du destin et l'ébranlement du cœur. Il s'agit ici moins d'une commotion intérieure que de l'ébranlement du destin. En de tels moments d'ébranlement, on perd trop facilement sa présence d'esprit, de sorte que l'on méconnaît toutes les possibilités d'action et qu'on laisse silencieusement le destin suivre son cours. Si l'on permet à l'ébranlement du destin de se transformer en mouvement du cœur on surmontera sans grande peine les coups de la destinée extérieure.
Le succès du mouvement intérieur dépend aussi en partie des circonstances. Lorsque celles-ci sont telles que l'on ne se trouve en présence ni d'une résistance que l'on puisse combattre énergiquement, ni d'une capitulation qui permette de remporter la victoire de haute lutte, mais que tout devient visqueux et mou comme de la vase, le mouvement est paralysé.
Ici ce n'est pas seulement un ébranlement isolé mais il se répète et ne laisse même pas le temps de reprendre haleine. Toutefois l'ébranlement n'entraîne pas de perte, car on prend soin de demeurer au centre du mouvement et d'être, par suite, libéré du risque de se voir ballotté à droite et à gauche, sans défense, par le destin.
Lorsque l'ébranlement intérieur a atteint son plus haut point d'intensité il prive un homme de sa faculté de réflexion et de sa clarté de regard. Dans une telle commotion il n'est naturellement pas possible d'agir de façon considérée. L'attitude juste est alors de se tenir en repos jusqu'à ce qu'on ait retrouvé le calme et la clarté. On ne peut cependant y parvenir que si l'on ne s'est pas encore laissé gagner par l'excitation dont il est déjà possible d'observer les effets fâcheux au sein de l'entourage. Si l'on se retire à temps de l'action, on demeure exempt de fautes et de dommages. Mais on peut être sûr que les compagnons qui, pris dans ce tourbillon, n'admettent plus désormais les avertissements, ne seront pas satisfaits d'une pareille conduite. On se bornera à ne faire aucun cas d'une telle attitude.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 51. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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