Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
4. »X Mong / La Folie Juvénile | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
L'idée de la jeunesse et de la folie est suggérée de deux manières dans ce signe. Le trigramme supérieur, Ken, a pour figure une montagne, et le trigramme inférieur, K'an, a pour image l'eau. La source qui sort du pied de la montagne est le symbole de la jeunesse sans expérience. L'attribut du signe supérieur est l'immobilité, celui du signe inférieur, le danger. S'arrêter plein de perplexité devant un dangereux abîme est également un symbole de la folie juvénile. Mais les deux trigrammes renferment également la voie qui permet de surmonter les folies juvéniles : l'eau est quelque chose qui continue nécessairement de couler. Lorsque la source jaillit, elle ne sait pas tout d'abord où elle veut aller. Mais, par son écoulement incessant, elle remplit les endroits profonds qui font obstacle à son progrès; le succès est alors obtenu.
Chez un être jeune, la folie n'est pas quelque chose de mauvais. Elle peut malgré tout lui réussir. Il faut seulement trouver un maître expérimenté et observer à son égard l'attitude convenable. Cela veut dire avant tout que le jeune homme doit avoir lui-même conscience de son manque d'expérience et rechercher un maître. Seuls cette humilité et cet intérêt garantissent l'existence de l'ouverture d'esprit indispensable qui s'exprime dans la respectueuse acceptation d'un maître. C'est pourquoi le maître doit attendre paisiblement qu'on le recherche. Il ne doit pas s'offrir de lui-même : ce n'est qu'ainsi que l'enseignement portera ses fruits en temps opportun et de la manière convenable. La réponse donnée par le maître aux questions du disciple doit être claire et précise comme celle que souhaite obtenir un consultant de l'oracle. Elle doit alors être reçue comme résolution du doute et comme décision. Des questions supplémentaires provoquées par la méfiance ou le manque de réflexion ne servent qu'à importuner le maître. Le mieux sera de garder le silence à leur sujet, de même que l'oracle ne donne qu'une réponse et refuse de se laisser tenter par des questions nées du doute. Lorsqu'à cela s'ajoute une persévérance qui ne se relâche pas avant qu'on se soit assimilé les différents points l'un après l'autre, une belle réussite est assurée. Ainsi le conseil de l'hexagramme s'adresse au maître comme à l'élève.
La source parvient à couler et à triompher de l'immobilité en remplissant tous les creux qui se rencontrent sur son chemin. De même la voie à suivre pour le développement du caractère est la profondeur, le sérieux qui ne néglige rien, mais, comme l'eau, comble toutes les lacunes progressivement et sans relâche, et poursuit ainsi sa marche en avant.
Au commencement de l'éducation est la loi. La jeunesse est tentée, dans son inexpérience, de tout prendre d'abord avec insouciance, comme un jeu. Il faut lui montrer le sérieux de la vie. Une certaine manière de se prendre en main, la contrainte d'une ferme discipline est bonne. Qui joue avec la vie ne parvient jamais à rien. Mais la discipline ne doit pas dégénérer en dressage. Un dressage continuel donne un résultat humiliant et paralyse la force de l'homme.
L'oracle désigne ici un homme qui n'a pas de pouvoir extérieur, mais possède la force spirituelle nécessaire pour porter la responsabilité qui lui incombe. Il est doté de la supériorité et de la robustesse intérieures qui le rendent capable de supporter les lacunes de la folie humaine. La même disposition vaut dans les relations avec les femmes en tant que sexe plus faible. Il faut savoir les prendre et avoir des égards pour elles en leur témoignant une certaine indulgence chevaleresque. Ce n'est qu'en unissant la force intérieure et la réserve extérieure que l'on pourra assumer la responsabilité de conduire un grand organisme social avec un réel succès.
Un homme faible, inexpérimenté qui fait des efforts pour s'élever oublie facilement sa propre individualité quand il voit à un niveau supérieur une personnalité puissante qu'il imite servilement. Il ressemble à une jeune fille qui s'abandonne lorsqu'elle rencontre un homme fort. Il convient de ne pas encourager un mode d'approche si servile : l'attitude inverse ne serait bonne ni pour le jeune homme ni pour l'éducateur. Une jeune fille doit à sa dignité d'attendre d'être demandée en mariage. Dans les deux cas, il est indigne de s'offrir et il n'est pas bon d'accueillir favorablement une telle offre.
Dans la folie juvénile, l'attitude qui laisse le moins d'espoir consiste à se prendre dans des réseaux d'imaginations vides. Plus on s'obstine dans de telles imaginations étrangères à la réalité, plus on s'attire à coup sûr des humiliations. En face de ce dérèglement limité, le maître n'aura souvent d'autre ressource que de l'abandonner à lui-même pour un temps et de ne pas lui épargner l'humiliation qui s'ensuivra. Telle est bien des fois l'unique voie de salut.
Un homme expérimenté qui recherche l'instruction d'une manière enfantine et dépourvue de prétention agit correctement, car quiconque, libre de toute arrogance, se place sous l'autorité d'un maître sera certainement favorisé.
Il arrive qu'un insensé incorrigible doive être châtié. Celui qui ne veut pas écouter devra en tâter. Punir ainsi quelqu'un est tout autre chose que de le secouer en commençant. Mais le châtiment ne doit pas être infligé sous le coup de la colère : on le limitera en veillant objectivement à éviter les excès injustifiés. La punition n'est pas à elle-même sa propre fin; son but est de servir à instaurer un comportement conforme à l'ordre. Ce conseil s'applique aussi bien à l'éducation qu'aux mesures qu'un gouvernement est amené à prendre contre une population qui s'est rendue coupable d'excès. L'intervention de l'autorité doit toujours demeurer préventive et avoir pour but unique l'instauration de la sécurité et de la paix publiques.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 4. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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