Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
56. ®È Liu / Le Voyageur | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
La montagne (Ken) se tient immobile; au-dessus, le feu (Li) flamboie et ne demeure pas en place. Ils ne restent donc pas ensemble. Eloignement et séparation, tel est le lot du voyageur.
Quand on est un voyageur et un étranger, on ne doit pas être cassant ou viser trop haut. On ne possède pas de vaste cercle de relations, de telle sorte qu'on ne peut se mettre en avant. Il faut être prudent et réservé; c'est ainsi qu'on se préserve du mal. Si l'on est obligeant à l'égard des autres, on obtient du succès. Le voyageur n'a pas de ville fixe, la route est son foyer. C'est pourquoi il doit veiller à être intérieurement juste et ferme, à ne résider qu'en des lieux propices et à n'avoir commerce qu'avec des hommes bons. Alors il obtient une heureuse fortune et peut suivre son chemin sans être inquiété.
Lorsque l'herbe brûle sur la montagne, on aperçoit un éclat brillant. Cependant le feu ne demeure pas en place, il court à la recherche d'un nouvel aliment. Ce n'est qu'une apparition fugitive. Il doit en être de même des châtiments et des procès. Ils doivent constituer une apparition vite dissipée et ne pas traîner en longueur. Les prisons doivent accueillir les gens seulement en passant, comme des hôtes. Il ne faut pas qu'elles deviennent pour les humains des demeures permanentes.
Un voyageur ne doit pas s'avilir et ne s'occuper en chemin que de petites choses. C'est justement dans la mesure où il est le plus abaissé et le plus désarmé extérieurement qu'il doit défendre le plus énergiquement sa dignité intérieure. Car si un étranger pense qu'il trouvera un accueil amical en s'abaissant à des plaisanteries et à des bouffonneries, il se trompe. Il ne recueillera que mépris et traitements injurieux.
Le voyageur désigné ici est humble et réservé. Il ne perd pas le contact avec son essence intérieure, c'est pourquoi il trouve un lieu de repos. Extérieurement, il consent la bienveillance des hommes, si bien que tous le favorisent et qu'il peut acquérir des biens. En outre, il a auprès de lui un serviteur fidèle et sûr, ce qui constitue pour un voyageur un trésor inestimable.
Un étranger brutal ne sait pas se conduire. Il se mêle à des affaires et à des différends qui ne le concernent pas. Il perd ainsi son lieu de repos. Il se montre distant et arrogant envers son serviteur et, par suite, perd sa confiance. En tant qu'étranger, il n'a plus personne sur qui compter et sa situation est de ce fait très dangereuse.
Ici est présenté un voyageur qui sait se montrer modéré dans son apparence extérieure, mais qui est intérieurement fort et désireux de se pousser en avant. Par suite il trouve au moins un abri où il peut séjourner. Il parvient également à acquérir des biens. Mais il n'est pas en sûreté avec ces possessions. Il doit toujours être sur ses gardes et se défendre les armes à la main. Aussi ne se sent-il pas à son aise. Il prend à la longue conscience du fait qu'il est un étranger en une terre étrangère.
Les hommes d'Etat en voyage avaient coutume de se présenter aux princes en leur offrant un faisan. Ici le voyageur veut entrer au service d'un prince. Dans ce but, il tire un faisan et l'abat du premier coup. Il trouve ainsi des amis qui le louent et le recommandent et il est finalement accueilli par le prince qui lui confère une charge. Il est souvent des circonstances qui amènent un homme à rechercher sa demeure à l'étranger. S'il comprend la manière dont il faut envisager la situation et s'il sait se comporter comme il faut, il pourra trouver un cercle d'amis et une sphère d'action, même dans un pays qui n'est pas le sien.
L'image de l'oiseau dont le nid brûle désigne la perte du lieu de repos. Si l'oiseau a été étourdi et imprévoyant en construisant son nid, un tel malheur peut le frapper. Il en est de même du voyageur. S'il se laisse aller à plaisanter et à rire en oubliant qu'il est un voyageur, il aura plus tard à gémir et à se lamenter. Car si l'on perd étourdiment sa vache, c'est-à-dire sa faculté d'adaptation, les résultats seront mauvais.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 56. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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