Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
5. 需 Su / L'Attente (la Nutrition) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Tous les êtres ont besoin de la nourriture d'en haut. Mais les aliments sont administrés en leur temps, qu'il faut attendre. L'hexagramme montre les nuages dans le ciel répandant la pluie qui réjouit tout ce qui croît et pourvoit l'homme de nourriture et de boisson. Cette pluie viendra à son heure. On ne peut la faire venir de force, mais il faut l'attendre. La pensée de l'attente est en outre suggérée par les propriétés de chacun des trigrammes : au-dedans, force; devant, danger . Face au danger, la force ne se précipite pas mais sait attendre, tandis que la faiblesse tombe dans l'agitation et n'a pas la patience d'attendre
L'attente n'est pas un espoir vide. Elle a la certitude intérieure d'atteindre son but. Seule cette certitude intérieure donne la lumière qui conduit à la réussite. Celle-ci mène à la persévérance qui apporte la fortune et confère la force de traverser les grandes eaux. Le consultant a devant lui un danger qui doit être surmonté. La faiblesse et l'impatience sont impuissantes. Seul celui qui est fort viendra à bout de son destin, car il peut tenir ferme jusqu'à la fin grâce à son assurance intérieure. Cette force se révèle dans une sincérité inflexible. Ce n'est que lorsque l'homme est capable de regarder les choses telles qu'elles sont, sans illusion ni duperie à l'égard de lui-même, qu'il se dégage des événements une lumière grâce à laquelle on peut discerner la voie du succès. Une telle connaissance doit être suivie d'une action résolue et persévérante, car c'est seulement lorsque l'homme affronte résolument son destin qu'il peut en venir à bout. On peut alors traverser les grandes eaux, c'est-à-dire prendre la décision qui s'impose et tenir tête au danger.
Quand les nuages montent dans le ciel, c'est le signe qu'il va pleuvoir. Il ne reste alors plus rien à faire que d'attendre que la pluie tombe. Il en est de même dans la vie quand un destin se prépare. Lorsque les temps ne sont pas encore accomplis, on ne doit pas se mettre en souci et s'efforcer de façonner l'avenir par son activité et son intervention propres, mais il convient de rassembler paisiblement ses forces en mangeant et en buvant, pour ce qui est du corps, et en étant de bonne humeur, pour ce qui concerne l'esprit. Le destin vient de lui-même et alors on est prêt.
Le danger est encore loin. On attend encore sur le sol uni. Les conditions sont encore simples. Il y a seulement quelque chose dans l'air, qui va venir. Il convient alors de conserver la régularité de la vie, tant que cela demeure possible. Ce n'est qu'ainsi que l'on se garde de tout gaspillage prématuré des forces et que l'on demeure libre de toute tache et de toute faute qui constitueraient un affaiblissement pour plus tard.
Le danger s'approche peu à peu. Le sable est près de la rive du fleuve, lequel symbolise le danger. Des désagréments commencent à se manifester. En un tel moment, il naît facilement un malaise général où les gens se rejettent mutuellement la faute. Celui qui demeure alors dans un état d'abandon parviendra à ce qu'à la fin tout aille bien pour lui. Tous les médisants finiront par se taire si on ne leur fait pas le plaisir de leur répliquer par des propos offensants.
La vase, qui est déjà imprégnée de l'eau du fleuve, n'est pas un endroit favorable pour attendre. Au lieu de rassembler ses forces pour traverser l'eau d'un seul coup, on a fait une tentative prématurée dont l'élan n'a pas mené plus loin que la vase. Une situation si fâcheuse attire l'ennemi de l'extérieur, qui, naturellement, l'exploite. Ce n'est qu'avec du sérieux et de la prudence qu'il est possible de se mettre à l'abri de tout dommage.
La situation est extrêmement dangereuse. Elle est devenue de la plus grande gravité : c'est une question de vie ou de mort. Il faut s'attendre d'un moment à l'autre à une effusion de sang. On ne peut ni avancer, ni reculer. Toute retraite est coupée, comme si l'on était dans un trou. Il n'est alors que de tenir bon et de laisser le destin suivre son cours. Ce calme, qui empêche le dommage de s'aggraver encore par une action personnelle, est le seul moyen de sortir du trou périlleux.
Même au milieu du danger, il est des moments de répit quand les choses vont relativement bien. Si l'on possède la force intérieure convenable, on exploitera les intervalles de calme pour se fortifier en vue d'un nouveau combat. On peut jouir du moment, sans pour autant se laisser détourner de son but, car la persévérance est nécessaire pour demeurer vainqueur. Il en est de même dans la vie publique. On ne peut tout atteindre d'un seul coup. La suprême sagesse consiste à accorder au peuple des moments de récréation qui ravivent la joie au travail nécessaire pour mener l'ouvrage à bien. Ici se trouve caché le secret de l'hexagramme tout entier. Celui-ci se distingue de l'hexagramme : « l'obstacle » (n° 39) en ce qu'ici, tandis que l'on attend, on est sûr de son fait et, par suite, on ne se laisse pas dérober la paix que procure la joie intérieure.
L'attente est terminée : le danger ne se laisse plus écarter. On tombe dans le trou et il faut se résoudre à l'inévitable. Tout semble alors avoir été vain. Mais c'est précisément dans cet état de détresse que survient un tournant imprévu. Sans que l'on ait agi personnellement, il se produit une intervention extérieure dont on peut tout d'abord se demander ce qu'elle signifie, si elle vise à la délivrance ou à la destruction. Il convient alors de conserver la mobilité intérieure : l'attitude juste n'est pas de se retrancher en soi-même et d'opposer un refus dans un geste de bravade, mais de saluer avec respect ce nouveau tour des événements. Ainsi l'on finit par sortir du danger et tout va bien. Même les changements heureux se présentent souvent sous une forme qui paraît étrange au premier abord.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 5. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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