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Sun Zi Introduction Table des matières – L'Art de la guerre

La stratégie chinoise ou comment s'informer, estimer, diviser, détourner, tromper, et vaincre « sans coup férir ». Tr. Amiot (fr) et Giles (en).

Sunzi VIII. 3.

V. Si, par hasard ou par votre faute, votre armée se rencontrait dans des lieux plein de défilés, où l'on pourrait aisément vous tendre des embûches, d'où il ne serait pas aisé de vous sauver en cas de poursuite, où l'on pourrait vous couper les vivres et les chemins, gardez-vous bien d'y attaquer l'ennemi ; mais si l'ennemi vous y attaque, combattez jusqu'à la mort. Ne vous contentez pas de quelque petit avantage ou d'une demi victoire ; ce pourrait être une amorce pour vous défaire entièrement. Soyez même sur vos gardes, après que vous aurez eu toutes les apparences d'une victoire complète.

VI. Quand vous saurez qu'une ville, quelque petite qu'elle soit, est bien fortifiée et abondamment pourvue de munitions de guerre et de bouche, gardez-vous bien d'en aller faire le siège. Si vous n'êtes instruit de l'état où elle se trouve qu'après que le siège en aura été ouvert, ne vous obstinez pas à vouloir le continuer, vous courrez le risque de voir toutes vos forces échouer contre cette place, que vous serez enfin contraint d'abandonner honteusement.

VII. Ne négligez pas de courir après un petit avantage lorsque vous pourrez vous le procurer sûrement et sans aucune perte de votre part. Plusieurs de ces petits avantages qu'on pourrait acquérir et qu'on néglige occasionnent souvent de grandes pertes et des dommages irréparables.

VIII. Avant de songer à vous procurer quelque avantage, comparez-le avec le travail, la peine, les dépenses et les pertes d'hommes et de munitions qu'il pourra vous occasionner. Sachez à peu près si vous pourrez le conserver aisément ; après cela, vous vous déterminerez à le prendre ou à le laisser suivant les lois d'une saine prudence.

IX. Dans les occasions où il faudra prendre promptement son parti, n'allez pas vouloir attendre les ordres du prince. S'il est des cas où il faille agir contre des ordres reçus, n'hésitez pas, agissez sans crainte. La première et principale intention de celui qui vous met à la tête de ses troupes est que vous soyez vainqueur des ennemis. S'il avait prévu la circonstance où vous vous trouvez, il vous aurait dicté lui-même la conduite que vous voulez tenir.

Voilà ce que j'appelle les neuf changements ou les neuf circonstances principales qui doivent vous engager à changer la contenance ou la position de votre armée, à changer de situation, à aller ou à revenir, à attaquer ou à vous défendre, à agir ou à vous tenir en repos. Un bon général ne doit jamais dire : Quoi qu'il arrive, je ferai telle chose, j'irai là, j'attaquerai l'ennemi, j'assiégerai telle place. La circonstance seule doit le déterminer ; il ne doit pas s'en tenir à un système général, ni à une manière unique de gouverner. Chaque jour, chaque occasion, chaque circonstance demande une application particulière des mêmes principes. Les principes sont bons en eux-mêmes ; mais l'application qu'on en fait les rend souvent mauvais.

Amiot

There are roads which must not be followed,1 armies which must be not attacked,2 towns which must not be besieged,3 positions which must not be contested, commands of the sovereign which must not be obeyed.4

1. "Especially those leading through narrow defiles," says Li Ch`uan, "where an ambush is to be feared."
2. More correctly, perhaps, "there are times when an army must not be attacked." Ch`en Hao says: "When you see your way to obtain a rival advantage, but are powerless to inflict a real defeat, refrain from attacking, for fear of overtaxing your men's strength."
3. Cf. III. ss. 4 Ts`ao Kung gives an interesting illustration from his own experience. When invading the territory of Hsu-chou, he ignored the city of Hua-pi, which lay directly in his path, and pressed on into the heart of the country. This excellent strategy was rewarded by the subsequent capture of no fewer than fourteen important district cities. Chang Yu says: "No town should be attacked which, if taken, cannot be held, or if left alone, will not cause any trouble." Hsun Ying, when urged to attack Pi-yang, replied: "The city is small and well-fortified; even if I succeed intaking it, it will be no great feat of arms; whereas if I fail, I shall make myself a laughing-stock." In the seventeenth century, sieges still formed a large proportion of war. It was Turenne who directed attention to the importance of marches, countermarches and maneuvers. He said: "It is a great mistake to waste men in taking a town when the same expenditure of soldiers will gain a province." ["Marshal Turenne," p. 50.]
4. This is a hard saying for the Chinese, with their reverence for authority, and Wei Liao Tzu (quoted by Tu Mu) is moved to exclaim: "Weapons are baleful instruments, strife is antagonistic to virtue, a military commander is the negation of civil order!" The unpalatable fact remains, however, that even Imperial wishes must be subordinated to military necessity.

Giles VIII.3.

Paysage chinois sur plateau (59)

L'Art de la guerre – Sun Zi VIII. 3. – Chinois on/off – Français/English
Alias Sun Tzu, Sun Wu, Sun Tse, Sunzi Bingfa, Souen Tseu, Souen Wou, 孫武.

Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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