Répertoire de proverbes tactiques liés au Yi Jing et aide-mémoire pour se tirer de situations conflictuelles. Trad. Doc Mac Jr (fr) et Vestappen (en)
I. | 勝 戰 計 | Plans pour les batailles déjà gagnées | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 |
II. | 敵 戰 計 | Plans pour les batailles indécises | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
III. | 攻 戰 計 | Plans pour les batailles offensives | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 |
IV. | 混 戰 計 | Plans pour les batailles à partis multiples | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 |
V. | 併 戰 計 | Plans pour les batailles d'union et d'annexion | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
VI. | 敗 戰 計 | Plans pour les batailles presque perdues. | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 36 |
Des nombres d'abord,
puis une forme en surgit,
une forme qui est seulement un arrangement de nombres
(car l'art et le tour de main, ici, reposent sur des calculs précis).
Quand le grand carré a été réparti en paires Yin et Yang
(de formations complémentaires sur ses quatre faces ou sur ses quatre angles)
un « petit reste » demeure dans l'espace, au centre et attend l'occasion
(Qu'en faire ? Nul ne peut le savoir encore ...)
et il est inutile d'échafauder le stratagème auparavant.
Il manquerait son but.
Ref : Kircher p.21
« En 1939, sur un marché de Chine du Nord, un officiel du Guomindang découvre un livre de recettes d'immortalité. A la fin de l'ouvrage se trouve un court traité de stratégie : Les 36 stratagèmes. Ce recueil secret datant probablement de l'époque de la dynastie des Ming (1366-1610) offre un tableau exhaustif de toutes les ruses et des différentes méthodes, accompagnées de commentaires, qui permettent de les interpréter en termes de stratégie militaire. Manuel de guérilla ou traité de philosophie inspiré du Livre des mutations (Yijing), il permet de faire face à toutes les situations conflictuelles, et de l'emporter sur l'adversaire, jusque dans les batailles presque perdues : Rien dans les mains / Rien dans les poches / Ruse des mauvais jours / Ruse des ruses / Le Yiking dit: « A la frontière en force et faiblesse. » Cf. la traduction française de François Kircher.
Reconnue le plus souvent pour sa littérature philosophique, morale ou poétique, la Chine a produit aussi une importante littérature militaire, dont l'Art de la Guerre de Sun Zi est le représentant le plus illustre. Il peut sembler à l'amateur que les sinologues ont rarement inclus ce terrain dans leur recherches. Pourtant, les businessmen ou les joueurs d'aujourd'hui, outre quelques proverbes faussement attribués à Confucius, connaissent de la Chine avant tout le Sunzi, et l'ont lu. Tous les chemins sont bons pour qui découvre une autre culture. La lecture de ce petit « recueil d'exceptions », de ce vade-mecum de ruses passablement diaboliques, incarnées chacune dans un proverbe courant se référant la plupart du temps à une vieille anecdote de l'Histoire militaire chinoise ; l'approfondissement nécessaire à sa compréhension mèneront le lecteur vers diverses autres parties de la culture chinoise, comme le fameux Livre des Mutations, la rude philosophie légiste et ses fables machiavéliques répertoriés par Hanfei Zi, ou bien l'Histoire des Trois royaumes (un des quatre plus fameux romans en langue commune, avec le Voyage en Occident, le Rêve dans le Pavillon rouge et Au bord de l'eau, magistralement traduit par Jacques Dars). On peut aussi orienter ses recherches vers les Chengyu, ces innombrables proverbes en quatre caractères dont s'émaille aujourd'hui encore la langue écrite et parlée, qui sont comme des résidus de la distillation par les siècles de la culture chinoise, et qui servent de titres aux trente-six stratagèmes.
Dans les romans d'aventures, on lit souvent que « des trente-six stratagèmes, le meilleur est le dernier » ou encore qu'« entre trente-six solutions, la meilleure est la fuite », ce qui relève d'une sagesse pragmatique. Si trente-six choix équivalents s'offrent à vous, c'est certainement qu'aucun n'est le bon... Cependant, des Trente-six Stratagèmes proposés ici, on peut préférer le tout premier, intitulé « 6 × 6 = 36 » et servant de préface (voir ci-dessus), que François Kircher interprète comme une allusion à un petit reste, un espace vide permettant à tout l'appareil de fonctionner harmonieusement, bref : un jeu au sens mécanique du terme. Marcel Granet décrit en détail une « tendance si souvent rencontrée d'ajuster les ensembles et de déterminer les proportions en réservant toujours le jeu d'une unité. » (La Pensée chinoise p. 220). Cette imprécision assumée d'une unité permet par exemple d'égaler 80 (8 × 10) et 81 (9 × 9), puis de construire une cosmologie des nombres (incluant la théorie des cinq éléments) qui décrive adéquatement le monde, et permette aussi de construire une gamme musicale. Ce « petit rien qui fait tout » rappelle aussi ce vide au milieu du moyeu qui permet à la roue de tourner, proposé à la méditation par Lao-tseu, ainsi que la conception du « non-agir » donnant au roi sa pleine puissance.
Le commun des lecteurs n'étant pas roi, ni même général, il pourra se contenter de consulter cet étrange opuscule en y cherchant matière à réflexion sur, par exemple, le hacking, la pratique du jeu de Go, des arts martiaux, les stratégies commerciales, l'infinie réversibilité de la tromperie, la crudité de la condition humaine, ou même sur les problèmes actuels de géopolitique.
Other translations / autres traductions
Les 36 stratagèmes – 36 Ji – Chinois on/off – Français/English
AliasThirty-Six Strategies, Thirty-Six Stratagems, Secret Art of War, Les 36 stratagèmes, Les Trente-six stratégies
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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