Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
11. T'ai / La Paix | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Le réceptif, dont le mouvement est dirigé vers le bas, est au-dessus; le créateur, dont le mouvement tend vers le haut, est au-dessous. Leurs influences se rencontrent donc et sont en harmonie, si bien que tous les êtres s'épanouissent et prospèrent. Cet hexagramme est rattaché au premier mois (février-mars) au cours duquel les puissances de la nature préparent le nouveau printemps.
L'hexagramme indique la présence dans la nature d'une ère où le ciel est en quelque sorte sur la terre. Le ciel s'est placé sous la terre. Ainsi les deux principes unissent leurs vertus dans une harmonie intime. Il naît de là paix et bénédiction pour tous les êtres. Dans le monde des hommes c'est un temps de concorde sociale. Les grands s'abaissent vers les humbles, tandis que les humbles et les petits nourrissent des sentiments amicaux à l'égard des grands, si bien que toute hostilité s'apaise.
A l'intérieur, au centre, à la place décisive, se trouve l'élément lumineux i; l'élément obscur est à l'extérieur.
Ainsi le principe lumineux exerce une influence créatrice et le principe obscur garde une attitude soumise. De la sorte les deux parties reçoivent leur dû. Quand, dans la société, les bons occupent une place centrale et tiennent les rênes du pouvoir, les méchants eux-mêmes passent sous leur influence et s'améliorent. Quand, dans l'homme, règne l'esprit qui vient du ciel, la nature animale elle-même passe sous son influence et trouve la place qui est la sienne.
Les différents traits entrent dans l'hexagramme par le bas et le quittent par le haut. Ce sont donc les éléments petits, faibles, mauvais qui s'apprêtent à partir, tandis que montent les facteurs grands, forts et bons. Cela apporte fortune et succès.
Le ciel et la terre ont commerce l'un avec l'autre et unissent leurs effets. Cela produit un temps d'épanouissement et de prospérité générale 2. Ce résultat est obtenu grâce au partage. Ainsi le temps indifférencié est divisé en saisons par l'homme, suivant la succession des phénomènes naturels, et l'espace qui enveloppe toutes choses est partagé en points cardinaux par une opération humaine Ainsi la nature et l'abondance profuse des phénomènes est limitée et maîtrisée. En outre, la nature doit être favorisée dans ses réalisations. Cela a lieu si l'on fait concorder les productions avec le moment opportun et le lieu convenable. On accroît ainsi le rendement naturel. Cette activité humaine visant à maîtriser et à favoriser est le travail sur la nature qui tourne au bien de l'homme.
Chacun selon son espèce. Des entreprises apportent la fortune.
Au temps de la prospérité, tout homme de valeur appelé à un poste attire à lui les êtres qui partagent ses sentiments, de même que, lorsqu'on arrache la laîche, on tire toujours avec elle du sol plusieurs tiges dont les racines étaient entremêlées avec les siennes. Le dessein de l'homme de valeur, en de tels moments où l'action sur une grande échelle est possible, est de sortir dans la vie et d'accomplir une œuvre.
Au temps de la prospérité, il est avant tout important de posséder la grandeur d'âme nécessaire pour supporter même les imparfaits. Un grand maître en effet ne connaît pas de matériau improductif. Il n'est rien dont il ne puisse tirer quelque chose. Pourtant cette magnanimité ne signifie en aucune manière relâchement ou faiblesse. C'est précisément dans les temps de prospérité qu'on doit être prêt à oser des entreprises périlleuses comme de traverser un fleuve, si c'est nécessaire. Il ne convient pas non plus de négliger ce qui est au loin, mais il faut prendre soin de tout avec ponctualité. On se gardera tout spécialement des factions et de l'influence des coteries. Même si en effet les esprits de même famille se mettent ensemble au premier plan, ils ne doivent pas constituer un parti en formant un bloc hostile, mais chacun doit faire son devoir. C'est grâce à ces quatre choses que l'on peut triompher du risque caché de s'endormir peu à peu, péril qui guette de telles époques, et c'est de cette manière que l'on trouve le juste milieu de l'action.
Tout ce qui est terrestre est soumis au changement. A la prospérité succède la décadence. Telle est la loi éternelle sur la terre. Sans doute le mal peut être réprimé, mais non définitivement écarté : il revient. Cette conviction pourrait rendre mélancolique, mais elle ne doit pas avoir un tel effet. Elle doit seulement empêcher qu'on ne se laisse aveugler par le bonheur. Si l'on garde à l'esprit l'idée du danger, on demeure constant et l'on ne commet pas de faute. Tant que l'être intérieur demeure plus fort et plus riche que le bonheur extérieur, tant que nous restons intérieurement supérieurs au destin, le bonheur nous demeure fidèle.
Aux époques de confiance mutuelle les grands deviennent très simples et communiquent avec les humbles sans se vanter de leur richesse. Cette attitude n'est pas provoquée par les circonstances, mais correspond à une disposition intime. Alors le contact s'établit sans aucune contrainte, car il repose sur une conviction profonde.
Le souverain Yi est T'ang, celui qui achève. Il avait décrété que les princesses impériales, bien que supérieures à leurs époux par le rang, eussent à leur obéir comme les autres épouses. Il y a également ici une allusion à l'union véritablement humble du haut et du bas. qui apporte bénédiction et bonheur.
Le changement déjà annoncé au milieu de l'hectogramme à commencé. Le mur de la cité retombe dans le fossé d'où il avait été tiré. La fatalité s'abat. Il convient dans ce cas d'épouser le destin et de ne pas vouloir l'arrêter par une résistance violente. Tout ce qu'il reste à faire est de se maintenir dans le cercle le plus étroit. Si l'on voulait s'opposer de façon persévérante au mal par les moyens habituels, la débâcle serait encore plus complète et la conséquence serait l'humiliation.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 11. – Chinois off/on – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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