Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
6. ³^ Soung / Le Conflit | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Le trigramme supérieur dont l'image est le ciel se meut vers le haut, tandis que le trigramme inférieur, « l'eau », se dirige vers le bas, conformément à sa nature. Les mouvements des deux moitiés de l'hexagramme vont donc dans des sens opposés, d'où l'idée de conflit L'attribut du créateur est la force, et celui de l'insondable, le danger, la perfidie. Là où la ruse a devant elle la violence, il y a conflit. Une troisième indication de cette idée se rencontre dans un caractère qui unit une perfidie insondable au-dedans et une ferme résolution au-dehors. Un caractère de ce genre est à coup sûr querelleur.
Le conflit naît lorsque quelqu'un qui se sent dans son bon droit se heurte à de l'opposition. Si l'on n'est pas convaincu de son droit, la résistance détermine la ruse ou les excès violents, mais non le conflit. Lorsqu'on est impliqué dans un conflit, le seul moyen de salut réside dans la circonspection et la force intérieure grâce auxquelles on est toujours disposé à régler la contestation et à conclure un compromis en faisant la moitié du chemin. Poursuivre un conflit jusqu'à sa conclusion amère a des résultats mauvais, même si l'on a raison, car on perpétue ainsi l'inimitié. Il est important de voir le grand homme, c'est-à-dire un homme impartial dont l'autorité est assez grande pour conclure un arrangement pacifique du conflit ou pour trancher avec justice. D'un autre côté, il faut, en temps de troubles, éviter de « traverser les grandes eaux », c'est-à-dire d'entamer des entreprises périlleuses, car elles exigent pour réussir une union concertée des forces. Le conflit paralyse la force et l'empêche de vaincre le danger au-dehors.
L'image fait allusion au fait que les causes profondes du conflit sont latentes dans les tendances opposées des deux parties. Dès lors qu'existent de telles dispositions divergentes, un conflit en découle fatalement. Il en résulte que, pour prévenir le conflit, il faut considérer avec soin chaque chose au tout début. Si le droit et le devoir sont exactement fixés, ou si, dans un groupe, les tendances spirituelles des individus s'harmonisent, la cause profonde du conflit est écartée d'avance
Tant que le conflit en est encore à ses premiers débuts, le mieux que l'on ait à faire est d'en précipiter la conclusion. En particulier, lorsque l'adversaire est le plus fort, il n'est pas opportun d'intensifier le conflit jusqu'à une décision. On en viendra peut-être à une légère dispute, mais, à la fin, tout ira bien. .
Dans un combat contre un adversaire supérieur, la retraite n'est pas déshonorante. Lorsqu'on se retire à temps on évite les conséquences fâcheuses. Si, mû par un faux sentiment de l'honneur, on provoquait une lutte inégale, on s'attirerait soi-même le malheur. Dans de tels cas, céder sagement est chose bonne pour l'entourage tout entier qui, de cette manière, n'est pas entraîné dans le conflit.
Il y a ici un avertissement devant le danger que comporte la tendance à l'expansion. Seul ce qui a été honnêtement gagné par le mérite demeure une possession durable. Sans doute, une telle possession peut être contestée, mais, parce qu'elle est véritablement notre propriété, elle ne peut nous être ravie. Car nous ne pouvons perdre ce qui nous appartient de par la force de notre être propre. Si l'on entre au service d'un supérieur, on ne peut éviter le conflit qu'en se gardant de rechercher les travaux pour soi-même. Il doit suffire que l'ouvrage soit accompli : l'honneur peut en être laissé à l'autre.
On montre ici quelqu'un dont les dispositions intérieures sont tout d'abord inquiètes. Il ne se sent pas bien à sa place et voudrait en acquérir une meilleure par une contestation. Il a affaire à un adversaire plus faible et serait donc capable de parvenir au but recherché - à la différence de la situation traduite par le neuf à la deuxième place -, mais il ne peut lutter, car il ne trouve pas pour cela de justification intérieure et d'assurance ferme. C'est pourquoi il s'en retourne et se soumet au destin. Il modifie ses dispositions et trouve la paix durable dans l'harmonie avec la loi éternelle. Cela procure la fortune.
L'oracle présente ici le médiateur du conflit. Il est puissant et juste et possède le pouvoir de conférer force au droit. On peut lui soumettre en toute confiance une question litigieuse. Si l'on a raison, on obtient une très haute fortune.
On est ici en présence de quelqu'un qui a conduit un conflit jusqu'à sa fin amère et a obtenu gain de cause. Il reçoit une distinction. Mais son bonheur est de courte durée. Il est sans cesse attaqué de nouveau, ce qui a pour conséquences des luttes à l'infini.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 6. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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