Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
41. Souen / La Diminution | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
L'hexagramme montre une diminution du trigramme inférieur au profit du trigramme supérieur, car le 3e trait, qui était fort à l'origine, est passé à la place supérieure, et le trait faible qui, primitivement, occupait cette dernière position, l'a remplacé . Le trigramme inférieur s'est donc amoindri au bénéfice du trigramme supérieur. C'est un amoindrissement pur et simple ; si l'on diminue la base d'un édifice et que l'on en renforce les murs supérieurs, l'ensemble y perd de sa solidité. De même une diminution de la prospérité du peuple au profit des gouvernants constitue un amoindrissement pur et simple. Et l'hexagramme tout entier tend à montrer la manière dont ce déplacement de la prospérité peut s'opérer sans que les sources de cette dernière dans le peuple et ses couches inférieures en soient taries.
La diminution ne signifie pas nécessairement quelque chose de fâcheux. L'augmentation et la diminution viennent à leur heure. Il importe de comprendre le temps et de ne pas vouloir dissimuler la pauvreté sous une vaine apparence. Si, en un temps de maigres ressources, une vérité intérieure vient à s'exprimer, on ne doit pas rougir de sa simplicité. Elle est précisément la disposition correcte qui confère la force intérieure par laquelle on peut de nouveau entreprendre quelque chose. On n'a pas à nourrir de pensées amères si l'éclat extérieur de la civilisation et même la réalisation des formes religieuses doivent souffrir de la simplicité. On doit emprunter à la force du sentiment intérieur ce qu'il faut pour suppléer au défaut d'apparence extérieure. La fermeté de la conduite aide alors à passer sur ce que la simplicité de la forme peut avoir d'excessif. Devant Dieu un faux éclat est inutile. D'humbles moyens peuvent suffire à traduire les dispositions du cœur
Le lac s'évapore au pied de la montagne. Il s'amoindrit ainsi au profit de la montagne qui se trouve enrichie par son humidité. La montagne est l'image de la force têtue qui peut se condenser en colère. Le lac est l'image d'un enjouement non maîtrisé qui peut évoluer en impulsions passionnées, même au détriment des forces vitales. Il importe alors de diminuer : la colère doit être atténuée grâce à l'arrêt, et les impulsions, refrénées par des limitations. Grâce à cette diminution des puissances inférieures de l'âme, ses aspects supérieurs se trouvent enrichis.
C'est une attitude dépourvue d'égoïsme et bonne, lorsqu'on s'est acquitté de ses devoirs immédiats et importants, que de mettre sa force au service des autres et, sans en faire état ou s'en prévaloir, de porter promptement secours là où c'est nécessaire. Mais l'homme placé à un poste supérieur auquel on vient ainsi en aide doit bien se demander jusqu'à quel point il est en droit d'accepter cette aide sans causer de préjudice essentiel à son serviteur ou à son ami secourable. Ce n'est que là où existe une telle délicatesse de sentiment que l'on petit se donner sans hésitation et totalement.
Une noble conscience de soi et un sérieux plein de logique et sans compromissions sont les dispositions indispensables si l'on veut servir les autres. Celui qui se renie pour exécuter la volonté d'un supérieur affaiblit sa propre position sans pour autant aider durablement l'autre. Cela est mauvais. Servir sans faire litière de soi-même est la première condition pour rendre aux hommes des services de valeur durable.
Lorsque trois sont ensemble, la jalousie se déclare. Il faut alors qu'un s'en aille. Une étroite union n'est possible qu'entre deux hommes. Mais lorsqu'un homme est solitaire, il trouve toujours son compagnon qui le complète.
Souvent nos défauts empêchent des hommes même bien intentionnés de venir vers nous. Ces défauts sont souvent renforcés et aggravés par l'entourage dans lequel nous nous trouvons. Si, au prix d'une victoire sur nous-mêmes, nous en venons à nous abaisser et à nous en défaire, nous libérons les amis bien disposés d'une pression intérieure et nous faisons qu'ils s'approchent de nous avec une hâte d'autant plus grande, ce qui entraîne une joie réciproque.
Quand le sort destine quelqu'un au bonheur, celui-ci vient sans faute. Tous les oracles, comme ceux que donnent les écailles de tortue, doivent, par leurs signes favorables, s'accorder avec la faveur qui est son lot. Il ne doit craindre devant rien, car une volonté supérieure a décidé son bonheur.
Il y a des hommes qui dispensent des bénédictions au monde entier. Tout accroissement de force, toute augmentation qui leur échoit tourne au bien de l'ensemble des hommes et ne signifie donc pas une diminution pour les autres. Par un travail persévérant et plein de zèle on parvient au succès et l'on trouve les concours dont on a besoin. Mais ce qu'on réalise n'est pas quelque avantage personnel et limité : c'est un bénéfice public et accessible à tous.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 41. – Chinois off/on – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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