Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
57. Souen / Le Doux (le Pénétrant, le Vent) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Souen est un des hexagrammes doubles. C'est la fille aînée; il a comme image le vent ou le bois, comme propriété la douceur qui pourtant pénètre à la façon du vent ou du bois qui pousse ses racines. Le principe obscur, qui est en lui-même rigide et immobile, est dissous par la pénétration du principe lumineux qui se l'assujettit doucement. Dans la nature, c'est le vent qui disperse les nuages amoncelés et crée la clarté sereine du ciel. Dans la vie humaine, c'est la clarté pénétrante du jugement qui anéantit toutes les sombres arrière-pensées. Dans la vie sociale, c'est l'influence d'une personnalité marquante qui démasque et dissipe toutes les intrigues nouées dans l'ombre.
La pénétration opère des effets progressifs et invisibles. On ne doit pas la réaliser par des moyens violents mais par une influence ininterrompue. Ces effets frappent moins le regard que ceux obtenus par surprise, mais ils sont plus durables et plus complets. Pour pouvoir agir ainsi il faut avoir un but clairement perçu, car seule une influence pénétrante agissant toujours dans la même direction parvient à un résultat. Une force de faible intensité ne peut opérer un effet que si elle se place sous l'autorité d'un homme supérieur possédant le don de créer l'ordre.
La qualité pénétrante du vent repose sur son caractère continu. C'est par là que le vent devient puissant. Il prend le temps comme moyen d'action. C'est également de cette manière que la pensée du souverain doit pénétrer dans l'âme du peuple. Cela requiert aussi une action durable dans le domaine des explications et des commandements. C'est seulement lorsque le commandement est passé dans l'âme du peuple qu'il devient possible d'agir en s'appuyant sur lui. Une action non préparée ne provoque qu'effroi et répulsion.
Une nature douce va parfois jusqu'à l'indécision. On ne se sent pas la force d'aller résolument de l'avant. Mille doutes surgissent. Pourtant on n'éprouve pas non plus l'envie de battre en retraite, mais on est ballotté, indécis, de-ci de-là. Dans un tel cas, une résolution toute militaire est l'attitude juste pour permettre de faire avec décision ce qu'exige l'ordre des choses. Une discipline résolue est de beaucoup préférable au relâchement et à l'indécision.
Il arrive qu'on ait affaire à des ennemis cachés, à des influences insaisissables qui restent blotties dans les angles les plus obscurs et, de là, exercent un effet de suggestion sur les êtres. Dans de tels cas. il est nécessaire de poursuivre ces éléments jusque dans les recoins les plus secrets pour établir de quelles influences il s'agit - c'est le rôle les prêtres - et pour les écarter - c'est le rôle des magiciens. En raison précisément de leur caractère anonyme, ces menées requièrent une énergie particulièrement inlassable qui pourtant trouve sa récompense. Car une fois que de telles influences incontrôlables ont été mises en lumière et stigmatisées, elles perdent leur pouvoir sur les hommes.
La réflexion pénétrante ne doit pas être poussée trop loin, sinon elle gêne la capacité de décision. Quand une affaire a été examinée à fond, il importe de se décider et d'agir. Une réflexion répétée mène toujours au doute et, par suite à l'humiliation, car on s'avère incapable d'agir.
Lorsque les fonctions de responsabilité qu'il exerce et les expériences qu'il a accumulées amènent un homme à combiner la modestie innée avec une activité énergique, il obtient à coup sûr une grande réussite. Les trois sortes de gibier servent d'offrandes pour les dieux, de présents d'hospitalité pour les hôtes, d'aliments pour l'usage quotidien. Si l'on capturait du gibier à ces trois fins, la chasse était considérée comme particulièrement bonne.
Tandis que dans Kou, " le travail sur ce qui est corrompu" (n° 18), un point de départ entièrement nouveau doit être créé, il s'agit ici seulement d'une réforme. Le commencement n'était pas bon, mais on est parvenu à un moment où l'on peut prendre une direction nouvelle. Un changement et une amélioration s'imposent. On doit les opérer en observant la constance, c'est-à-dire une disposition correcte et ferme; alors la réussite suivra et le remords se dissipera. Il faut seulement prendre garde que de telles améliorations requièrent une réflexion attentive. Avant d'accomplir un changement, il est nécessaire d'y réfléchir longuement, et, quand la transformation s'est produite, on doit encore rechercher avec soin pendant un certain temps la manière dont les améliorations se traduisent dans la réalité. Un tel travail fait avec soin est accompagné d'une heureuse fortune.
La connaissance est suffisamment pénétrante. On poursuit les influences mauvaises jusque dans les recoins les plus secrets, mais on n'a plus la force de les combattre de façon décisive. Dans ce cas, toute tentative pour pénétrer dans ce domaine propre de l'obscurité n'a que des conséquences fâcheuses.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 57. – Chinois off/on – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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