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Sun Zi Introduction Table des matières – L'Art de la guerre

La stratégie chinoise ou comment s'informer, estimer, diviser, détourner, tromper, et vaincre « sans coup férir ». Tr. Amiot (fr) et Giles (en).

Sunzi III. 1.

Sun Tzu dit : Voici quelques maximes dont vous devez être pénétré avant que de vouloir forcer des villes ou gagner des batailles. Conserver les possessions et tous les droits du prince que vous servez, voilà quel doit être le premier de vos soins ; les agrandir en empiétant sur les ennemis, c'est ce que vous ne devez faire que lorsque vous y serez forcé. Veiller au repos des villes de votre propre pays, voilà ce qui doit principalement vous occuper ; troubler celui des villes ennemies, ce ne doit être que votre pis-aller. Mettre à couvert de toute insulte les villages amis, voilà ce à quoi vous devez penser ; faire des irruptions dans les villages ennemis, c'est ce à quoi la nécessité seule doit vous engager. Empêcher que les hameaux et les chaumières des paysans ne souffrent le plus petit dommage, c'est ce qui mérite également votre attention ; porter le ravage et dévaster les installations agricoles de vos ennemis, c'est ce qu'une disette de tout doit seule vous faire entreprendre. Conserver les possessions des ennemis est ce que vous devez faire en premier lieu, comme ce qu'il y a de plus parfait ; les détruire doit être l'effet de la nécessité. Si un général agit ainsi, sa conduite ne différera pas de celle des plus vertueux personnages ; elle s'accordera avec le Ciel et la Terre, dont les opérations tendent à la production et à la conservation des choses plutôt qu'à leur destruction. Ces maximes une fois bien gravées dans votre cœur, je suis garant du succès. Je dis plus : la meilleure politique guerrière est de prendre un État intact ; une politique inférieure à celle-ci consisterait à le ruiner. Il vaut mieux que l'armée de l'ennemi soit faite prisonnière plutôt que détruite ; il importe davantage de prendre un bataillon intact que de l'anéantir. Eussiez-vous cent combats à livrer, cent victoires en seraient le fruit.

Amiot

Sun Tzu said: In the practical art of war, the best thing of all is to take the enemy's country whole and intact; to shatter and destroy it is not so good. So, too, it is better to recapture an army entire than to destroy it, to capture a regiment, a detachment or a company entire than to destroy them.1

1. The equivalent to an army corps, according to Ssu-ma Fa, consisted nominally of 12500 men; according to Ts`ao Kung, the equivalent of a regiment contained 500 men, the equivalent to a detachment consists from any number between 100 and 500, and the equivalent of a company contains from 5 to 100 men. For the last two, however, Chang Yu gives the exact figures of 100 and 5 respectively.

Giles III.1.

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sxcfgh – 0 – 04/12/2008

Sunzi III. 2.

Cependant ne cherchez pas à dompter vos ennemis au prix des combats et des victoires ; car, s'il y a des cas où ce qui est au-dessus du bon n'est pas bon lui-même, c'en est ici un où plus on s'élève au-dessus du bon, plus on s'approche du pernicieux et du mauvais. Il faut plutôt subjuguer l'ennemi sans donner bataille : ce sera là le cas où plus vous vous élèverez au-dessus du bon, plus vous approcherez de l'incomparable et de l'excellent. Les grands généraux en viennent à bout en découvrant tous les artifices de l'ennemi, en faisant avorter tous ses projets, en semant la discorde parmi ses partisans, en les tenant toujours en haleine, en empêchant les secours étrangers qu'il pourrait recevoir, et en lui ôtant toutes les facilités qu'il pourrait avoir de se déterminer à quelque chose d'avantageux pour lui.

Amiot

Hence to fight and conquer in all your battles is not supreme excellence; supreme excellence consists in breaking the enemy's resistance without fighting.1

1. Here again, no modern strategist but will approve the words of the old Chinese general. Moltke's greatest triumph, the capitulation of the huge French army at Sedan, was won practically without bloodshed.

Giles III.2.

Sunzi III. 3.

Sun Tzu dit : Il est d'une importance suprême dans la guerre d'attaquer la stratégie de l'ennemi. Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu'elles ne surviennent. Celui qui arrache le trophée avant que les craintes de son ennemi ne prennent forme excelle dans la conquête. Attaquez le plan de l'adversaire au moment où il naît. Puis rompez ses alliances. Puis attaquez son armée. La pire des politiques consiste à attaquer les cités.

Amiot

Thus the highest form of generalship is to balk the enemy's plans;1 the next best is to prevent the junction of the enemy's forces;2 the next in order is to attack the enemy's army in the field;3 and the worst policy of all is to besiege walled cities.

1. Perhaps the word "balk" falls short of expressing the full force of the Chinese word, which implies not an attitude of defense, whereby one might be content to foil the enemy's stratagems one after another, but an active policy of counter- attack. Ho Shih puts this very clearly in his note: "When the enemy has made a plan of attack against us, we must anticipate him by delivering our own attack first."
2. Isolating him from his allies. We must not forget that Sun Tzu, in speaking of hostilities, always has in mind the numerous states or principalities into which the China of his day was split up.
3. When he is already at full strength.

Giles III.3.

Sunzi III. 4.

N'y consentez que si aucune autre solution ne peut être mise à exécution. Il faut au moins trois mois pour préparer les chariots parés pour le combat, les armes nécessaires et l'équipement, et encore trois mois pour construire des talus le long des murs. Si vous êtes contraint de faire le siège d'une place et de la réduire, disposez de telle sorte vos chars, vos boucliers et toutes les machines nécessaires pour monter à l'assaut, que tout soit en bon état lorsqu'il sera temps de l'employer. Faites en sorte surtout que la reddition de la place ne soit pas prolongée au-delà de trois mois. Si, ce terme expiré, vous n'êtes pas encore venu à bout de vos fins, sûrement il y aura eu quelques fautes de votre part ; n'oubliez rien pour les réparer.

Amiot

The rule is, not to besiege walled cities if it can possibly be avoided.1 The preparation of mantlets, movable shelters, and various implements of war, will take up three whole months;2 and the piling up of mounds over against the walls will take three months more.3

1. Another sound piece of military theory. Had the Boers acted upon it in 1899, and refrained from dissipating their strength before Kimberley, Mafeking, or even Ladysmith, it is more than probable that they would have been masters of the situation before the British were ready seriously to oppose them.
2. It is not quite clear what the Chinese word, here translated as "mantlets", described. Ts`ao Kung simply defines them as "large shields," but we get a better idea of them from Li Ch`uan, who says they were to protect the heads of those who were assaulting the city walls at close quarters. This seems to suggest a sort of Roman TESTUDO, ready made. Tu Mu says they were wheeled vehicles used in repelling attacks, but this is denied by Ch`en Hao. See supra II.14. The name is also applied to turrets on city walls. Of the "movable shelters" we get a fairly clear description from several commentators. They were wooden missile-proof structures on four wheels, propelled from within, covered over with raw hides, and used in sieges to convey parties of men to and from the walls, for the purpose of filling up the encircling moat with earth. Tu Mu adds that they are now called "wooden donkeys."
3. These were great mounds or ramparts of earth heaped up to the level of the enemy's walls in order to discover the weak points in the defense, and also to destroy the fortified turrets mentioned in the preceding note.

Giles III.4.

Sunzi III. 5.

À la tête de vos troupes, redoublez vos efforts ; en allant à l'assaut, imitez la vigilance, l'activité, l'ardeur et l'opiniâtreté des fourmis. Je suppose que vous aurez fait auparavant les retranchements et les autres ouvrages nécessaires, que vous aurez élevé des redoutes pour découvrir ce qui se passe chez les assiégés, et que vous aurez paré à tous les inconvénients que votre prudence vous aura fait prévoir. Si, avec toutes ces précautions, il arrive que de trois parties de vos soldats vous ayez le malheur d'en perdre une, sans pouvoir être victorieux, soyez convaincu que vous n'avez pas bien attaqué.

Amiot

The general, unable to control his irritation, will launch his men to the assault like swarming ants,1 with the result that one-third of his men are slain, while the town still remains untaken. Such are the disastrous effects of a siege.2

1. This vivid simile of Ts`ao Kung is taken from the spectacle of an army of ants climbing a wall. The meaning is that the general, losing patience at the long delay, may make a premature attempt to storm the place before his engines of war are ready.
2. We are reminded of the terrible losses of the Japanese before Port Arthur, in the most recent siege which history has to record.

Giles III.5.

Sunzi III. 6.

Un habile général ne se trouve jamais réduit à de telles extrémités ; sans donner des batailles, il sait l'art d'humilier ses ennemis ; sans répandre une goutte de sang, sans tirer même l'épée, il vient à bout de prendre les villes ; sans mettre les pieds dans les royaumes étrangers, il trouve le moyen de les conquérir sans opérations prolongées ; et sans perdre un temps considérable à la tête de ses troupes, il procure une gloire immortelle au prince qu'il sert. Il assure le bonheur de ses compatriotes, et fait que l'Univers lui est redevable du repos et de la paix : tel est le but auquel tous ceux qui commandent les armées doivent tendre sans cesse et sans jamais se décourager.

Amiot

Therefore the skillful leader subdues the enemy's troops without any fighting; he captures their cities without laying siege to them; he overthrows their kingdom without lengthy operations in the field.1

1. Chia Lin notes that he only overthrows the Government, but does no harm to individuals. The classical instance is Wu Wang, who after having put an end to the Yin dynasty was acclaimed "Father and mother of the people."

Giles III.6.

Sunzi III. 7.

Votre but demeure de vous saisir de l'empire alors qu'il est intact ; ainsi vos troupes ne seront pas épuisées et vos gains seront complets. Tel est l'art de la stratégie victorieuse. Il y a une infinité de situations différentes dans lesquelles vous pouvez vous trouver par rapport à l'ennemi. On ne saurait les prévoir toutes ; c'est pourquoi je n'entre pas dans un plus grand détail. Vos lumières et votre expérience vous suggéreront ce que vous aurez à faire, à mesure que les circonstances se présenteront. Néanmoins, je vais vous donner quelques conseils généraux dont vous pourrez faire usage à l'occasion.

Amiot

With his forces intact he will dispute the mastery of the Empire, and thus, without losing a man, his triumph will be complete.1 This is the method of attacking by stratagem.

1. Owing to the double meanings in the Chinese text, the latter part of the sentence is susceptible of quite a different meaning: "And thus, the weapon not being blunted by use, its keenness remains perfect."

Giles III.7.

Sunzi III. 8.

Si vous êtes dix fois plus fort en nombre que ne l'est l'ennemi, environnez-le de toutes parts ; ne lui laissez aucun passage libre ; faites en sorte qu'il ne puisse ni s'évader pour aller camper ailleurs, ni recevoir le moindre secours. Si vous avez cinq fois plus de monde que lui, disposez tellement votre armée qu'elle puisse l'attaquer par quatre côtés à la fois, lorsqu'il en sera temps. Si l'ennemi est une fois moins fort que vous, contentez-vous de partager votre armée en deux. Mais si de part et d'autre il y a une même quantité de monde, tout ce que vous pouvez faire c'est de hasarder le combat. Si, au contraire, vous êtes moins fort que lui, soyez continuellement sur vos gardes, la plus petite faute serait de la dernière conséquence pour vous. Tâchez de vous mettre à l'abri, et évitez autant que vous le pourrez d'en venir aux mains avec lui.

Amiot

It is the rule in war, if our forces are ten to the enemy's one, to surround him; if five to one, to attack him;1 if twice as numerous, to divide our army into two.2

If equally matched, we can offer battle;3 if slightly inferior in numbers, we can avoid the enemy;4 if quite unequal in every way, we can flee from him.

1. Straightway, without waiting for any further advantage.
2. Tu Mu takes exception to the saying; and at first sight, indeed, it appears to violate a fundamental principle of war. Ts'ao Kung, however, gives a clue to Sun Tzu's meaning: "Being two to the enemy's one, we may use one part of our army in the regular way, and the other for some special diversion." Chang Yu thus further elucidates the point: "If our force is twice as numerous as that of the enemy, it should be split up into two divisions, one to meet the enemy in front, and one to fall upon his rear; if he replies to the frontal attack, he may be crushed from behind; if to the rearward attack, he may be crushed in front." This is what is meant by saying that 'one part may be used in the regular way, and the other for some special diversion.' Tu Mu does not understand that dividing one's army is simply an irregular, just as concentrating it is the regular, strategical method, and he is too hasty in calling this a mistake."
3. Li Ch`uan, followed by Ho Shih, gives the following paraphrase: "If attackers and attacked are equally matched in strength, only the able general will fight."
4. The meaning, "we can WATCH the enemy," is certainly a great improvement on the above; but unfortunately there appears to be no very good authority for the variant. Chang Yu reminds us that the saying only applies if the other factors are equal; a small difference in numbers is often more than counterbalanced by superior energy and discipline.

Giles III.8,9.

Sunzi III. 9.

La prudence et la fermeté d'un petit nombre de gens peuvent venir à bout de lasser et de dompter même une nombreuse armée. Ainsi vous êtes à la fois capable de vous protéger et de remporter une victoire complète.

Amiot

Hence, though an obstinate fight may be made by a small force, in the end it must be captured by the larger force.

Giles III.10.

Sunzi III. 10.

Celui qui est à la tête des armées peut se regarder comme le soutien de État, et il l'est en effet. S'il est tel qu'il doit être, le royaume sera dans la prospérité ; si au contraire il n'a pas les qualités nécessaires pour remplir dignement le poste qu'il occupe, le royaume en souffrira infailliblement et se trouvera peut-être réduit à deux doigts de sa perte. Un général ne peut bien servir l'État que d'une façon, mais il peut lui porter un très grand préjudice de bien des manières différentes. Il faut beaucoup d'efforts et une conduite que la bravoure et la prudence accompagnent constamment pour pouvoir réussir : il ne faut qu'une faute pour tout perdre ; et, parmi les fautes qu'il peut faire, de combien de sortes n'y en a-t-il pas ? S'il lève des troupes hors de saison, s'il les fait sortir lorsqu'il ne faut pas qu'elles sortent, s'il n'a pas une connaissance exacte des lieux où il doit les conduire, s'il leur fait faire des campements désavantageux, s'il les fatigue hors de propos, s'il les fait revenir sans nécessité, s'il ignore les besoins de ceux qui composent son armée, s'il ne sait pas le genre d'occupation auquel chacun d'eux s'exerçait auparavant, afin d'en tirer parti suivant leurs talents ; s'il ne connaît pas le fort et le faible de ses gens, s'il n'a pas lieu de compter sur leur fidélité, s'il ne fait pas observer la discipline dans toute la rigueur, s'il manque du talent de bien gouverner, s'il est irrésolu et s'il chancelle dans les occasions où il faut prendre tout à coup son parti, s'il ne fait pas dédommager à propos ses soldats lorsqu'ils auront eu à souffrir, s'il permet qu'ils soient vexés sans raison par leurs officiers, s'il ne sait pas empêcher les dissensions qui pourraient naître parmi les chefs ; un général qui tomberait dans ces fautes rendrait l'armée boiteuse et épuiserait d'hommes et de vivres le royaume, et deviendrait lui-même la honteuse victime de son incapacité.

Amiot

Now the general is the bulwark of the State; if the bulwark is complete at all points; the State will be strong; if the bulwark is defective, the State will be weak.1

1. As Li Ch`uan tersely puts it: "Gap indicates deficiency; if the general's ability is not perfect (i.e. if he is not thoroughly versed in his profession), his army will lack strength."

Giles III.11.

Sunzi III. 11.

Sun Tzu dit : Dans le gouvernement des armées il y a trois maux :

Amiot

There are three ways in which a ruler can bring misfortune upon his army:–

Giles III.12.

Sunzi III. 12.

I. Imposer des ordres pris en Cour selon le bon plaisir du prince. Rendre les officiers perplexes en dépêchant des émissaires ignorant les affaires militaires.

Amiot

1) By commanding the army to advance or to retreat, being ignorant of the fact that it cannot obey. This is called hobbling the army.1

1. Li Ch`uan adds the comment: "It is like tying together the legs of a thoroughbred, so that it is unable to gallop." One would naturally think of "the ruler" in this passage as being at home, and trying to direct the movements of his army from a distance. But the commentators understand just the reverse, and quote the saying of T`ai Kung: "A kingdom should not be governed from without, and army should not be directed from within." Of course it is true that, during an engagement, or when in close touch with the enemy, the general should not be in the thick of his own troops, but a little distance apart. Otherwise, he will be liable to misjudge the position as a whole, and give wrong orders.

Giles III.13.

Sunzi III. 13.

II. Mêler les règlements propres à l'ordre civil et à l'ordre militaire.

Amiot

2) By attempting to govern an army in the same way as he administers a kingdom, being ignorant of the conditions which obtain in an army. This causes restlessness in the soldier's minds.1

1. Ts`ao Kung's note is, freely translated: "The military sphere and the civil sphere are wholly distinct; you can't handle an army in kid gloves." And Chang Yu says: "Humanity and justice are the principles on which to govern a state, but not an army; opportunism and flexibility, on the other hand, are military rather than civil virtues to assimilate the governing of an army"–to that of a State, understood.

Giles III.14.

Sunzi III. 14.

III. Confondre la rigueur nécessaire au gouvernement de État, et la flexibilité que requiert le commandement des troupes.

Amiot

3) By employing the officers of his army without discrimination,1 through ignorance of the military principle of adaptation to circumstances. This shakes the confidence of the soldiers.2

1. That is, he is not careful to use the right man in the right place.
2. I follow Mei Yao-ch`en here. The other commentators refer not to the ruler, as in SS. 13, 14, but to the officers he employs. Thus Tu Yu says: "If a general is ignorant of the principle of adaptability, he must not be entrusted with a position of authority." Tu Mu quotes: "The skillful employer of men will employ the wise man, the brave man, the covetous man, and the stupid man. For the wise man delights in establishing his merit, the brave man likes to show his courage in action, the covetous man is quick at seizing advantages, and the stupid man has no fear of death."

Giles III.15.

Sunzi III. 15.

On peut citer aussi : Partager la responsabilité aux armées. Faire naître la suspicion, qui engendre le trouble : une armée confuse conduit à la victoire de l'autre. Attendre les ordres en toute circonstance. C'est comme informer un supérieur que vous voulez éteindre le feu : avant que l'ordre ne vous parvienne, les cendres sont déjà froides ; pourtant il est dit dans le code que l'on doit en référer à l'inspecteur en ces matières ! Comme si, en bâtissant une maison sur le bord de la route, on prenait conseil de ceux qui passent ; le travail ne serait pas encore achevé ! Tel est mon enseignement : Nommer appartient au domaine réservé au souverain, décider de la bataille à celui du général. Un prince de caractère doit choisir l'homme qui convient, le revêtir de responsabilités et attendre les résultats.

Amiot

But when the army is restless and distrustful, trouble is sure to come from the other feudal princes. This is simply bringing anarchy into the army, and flinging victory away.

Giles III.16.

Sunzi III. 16.

Pour être victorieux de ses ennemis, cinq circonstances sont nécessaires :

I. Savoir quand il est à propos de combattre, et quand il convient de se retirer.

II. Savoir employer le peu et le beaucoup suivant les circonstances.

III. Assortir habilement ses rangs. Mencius dit : "La saison appropriée n'est pas aussi importante que les avantages du sol ; et tout cela n'est pas aussi important que l'harmonie des relations humaines."

IV. Celui qui, prudent, se prépare à affronter l'ennemi qui ne l'est pas encore ; celui-là même sera victorieux. Tirer prétexte de sa rusticité et ne pas prévoir est le plus grand des crimes ; être prêt en-dehors de toute contingence est la plus grande des vertus.

V. Être à l'abri des ingérences du souverain dans tout ce qu'on peut tenter pour son service et la gloire de ses armes. C'est dans ces cinq matières que se trouve la voie de la victoire.

Amiot

Thus we may know that there are five essentials for victory: 1) He will win who knows when to fight and when not to fight.1 2) He will win who knows how to handle both superior and inferior forces.2 3) He will win whose army is animated by the same spirit throughout all its ranks. 4) He will win who, prepared himself, waits to take the enemy unprepared. 5) He will win who has military capacity and is not interfered with by the sovereign.3

1. Chang Yu says: If he can fight, he advances and takes the offensive; if he cannot fight, he retreats and remains on the defensive. He will invariably conquer who knows whether it is right to take the offensive or the defensive.
2. This is not merely the general's ability to estimate numbers correctly, as Li Ch`uan and others make out. Chang Yu expounds the saying more satisfactorily: "By applying the art of war, it is possible with a lesser force to defeat a greater, and vice versa. The secret lies in an eye for locality, and in not letting the right moment slip. Thus Wu Tzu says: 'With a superior force, make for easy ground; with an inferior one, make for difficult ground.'"
3. Tu Yu quotes Wang Tzu as saying: "It is the sovereign's function to give broad instructions, but to decide on battle it is the function of the general." It is needless to dilate on the military disasters which have been caused by undue interference with operations in the field on the part of the home government. Napoleon undoubtedly owed much of his extraordinary success to the fact that he was not hampered by central authority.

Giles III.17.

Sunzi III. 17.

Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites.

Amiot

Hence the saying: If you know the enemy and know yourself, you need not fear the result of a hundred battles. If you know yourself but not the enemy, for every victory gained you will also suffer a defeat.1 If you know neither the enemy nor yourself, you will succumb in every battle.2

1. Li Ch`uan cites the case of Fu Chien, prince of Ch`in, who in 383 A.D. marched with a vast army against the Chin Emperor. When warned not to despise an enemy who could command the services of such men as Hsieh An and Huan Ch`ung, he boastfully replied: "I have the population of eight provinces at my back, infantry and horsemen to the number of one million; why, they could dam up the Yangtsze River itself by merely throwing their whips into the stream. What danger have I to fear?" Nevertheless, his forces were soon after disastrously routed at the Fei River, and he was obliged to beat a hasty retreat.
2. Chang Yu said: "Knowing the enemy enables you to take the offensive, knowing yourself enables you to stand on the defensive." He adds: "Attack is the secret of defense; defense is the planning of an attack." It would be hard to find a better epitome of the root-principle of war.

Giles III.18.

Paysage chinois sur plateau (59)

L'Art de la guerre – Sun Zi III – Chinois on/off – Français/English
Alias Sun Tzu, Sun Wu, Sun Tse, Sunzi Bingfa, Souen Tseu, Souen Wou, 孫武.

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