Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
17. Souei / La Suite | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
En haut est le joyeux dont le caractère est la gaîté, en bas, l'éveilleur dont le caractère est le mouvement. La gaîté unie au mouvement fait que l'on suit. Le joyeux est la plus jeune fille; l'éveilleur, le fils aîné. Un homme d'un certain âge s'incline devant une jeune fille et lui témoigne de la considération. De cette manière, il l'émeut si bien qu'elle le suit.
Pour se faire une suite, on doit d'abord savoir s'adapter. Ce n'est qu'en servant que l'on en vient à commander, car ce n'est qu'ainsi qu'on obtient l'accord joyeux des inférieurs, lequel est nécessaire pour qu'ils suivent. Là où l'on doit forcer à suivre en usant de ruse et de violence, de conspiration et d'esprit partisan, il s'élève toujours une résistance qui empêche la libre adhésion. Mais un mouvement joyeux peut également conduire à de fâcheux résultats. C'est pourquoi on ajoute comme condition : « La persévérance est avantageuse », c'est-à-dire la constance dans le bien et « l'absence de blâme ». De même que l'on ne peut s'acquérir une suite qu'à cette condition, c'est seulement à cette condition que l'on peut suivre les autres sans dommage. L'idée de se créer une suite moyennant l'adaptation aux exigences de l'heure est grande et importante; c'est pourquoi le jugement annexé est si favorable.
A l'automne, l'électricité se retire dans la terre et entre en sommeil. Le tonnerre au milieu du lac est pris comme image; non le tonnerre en mouvement, mais le tonnerre dans son repos hivernal. La suite ressort de cette image avec le sens d'adaptation aux exigences du temps. Le tonnerre au milieu du lac indique le temps de l'obscurité et du repos. Ainsi le sage, après avoir manifesté tout le jour une activité créatrice, s'accorde récréation et repos quand vient la nuit. Une situation ne peut devenir bonne que si l'on sait s'y adapter et si l'on ne s'use pas dans une résistance déplacée.
Il existe des situations exceptionnelles où l'attitude du guide et de celui qu'il conduit se modifie. Il y a dans l'idée d'adaptation et de suite la notion que celui qui veut diriger les autres demeure accessible et se laisse déterminer par les vues de ses subordonnés. Ce faisant, on doit toutefois avoir des principes fermes afin de ne pas être vacillant là où il ne s'agit que d'opinions éphémères. Du moment que l'on est prêt à écouter l'avis des autres, on ne doit pas se contenter de rencontrer des gens de son opinion et de son parti, mais on doit sortir à la porte et commercer sans prévention avec des hommes de toute sorte, amis ou ennemis. Ce n'est qu'ainsi qu'on mène une œuvre à bien.
Dans l'amitié et les rapports étroits il faut choisir avec prudence. On s'entoure soit d'une bonne compagnie, soit d'une mauvaise. On ne peut avoir les deux à la fois. Lorsqu'on s'avilit avec des indignes, on perd l'union avec les hommes de grande valeur spirituelle, les seuls dont l'influence puisse nous être profitable en vue du bien.
Lorsqu'on a établi la jonction qui s'impose avec les hommes de valeur, cela entraîne naturellement une certaine perte. On doit se séparer des êtres inférieurs et superficiels. Pourtant on se sentira satisfait au plus profond de soi-même, parce que l'on a ce que l'on recherche et dont on a besoin pour le développement de sa personnalité. Il importe seulement de demeurer ferme. On doit savoir ce que l'on veut et ne pas se laisser égarer par des inclinations passagères.
Si quelqu'un possède une certaine influence, il est souvent fructueux pour lui de se faire une suite en se montrant condescendant à l'égard des inférieurs. Mais les hommes qui se joignent à lui ne sont pas animés de sentiments honnêtes. Ils poursuivent leur avantage personnel et cherchent à se rendre indispensables par la flatterie et l'obséquiosité. Si l'on s'habitue à de tels partisans au point de ne plus pouvoir se passer d'eux, cela apporte l'infortune. Ce n'est que lorsqu'on est pleinement libéré de son moi personnel et que l'on considère exclusivement ce qui est juste et objectif que l'on reçoit la clarté nécessaire pour pénétrer de tels hommes et qu'on est exempt de tout blâme.
Tout homme doit avoir quelque chose qu'il suive et qui lui serve d'étoile conductrice. Celui qui suit avec conviction le bien et le beau peut se trouver fortifié par cette parole.
Il s'agit d'un homme qui, en ce qui concerne sa propre personne, a déjà laissé derrière lui les agitations du monde, un très grand sage par conséquent. Mais voici que survient à sa suite quelqu'un qui le comprend et ne le laisse pas aller. Le sage revient donc une fois encore dans le monde et aide cet homme dans son travail. Ainsi prend naissance un lien de nature éternelle. La comparaison est empruntée à la dynastie des Tchéou.
Cette dynastie honorait les serviteurs méritants en leur donnant une place dans le temple des ancêtres du souverain. Un tel homme prenait ainsi part au destin de la maison régnante.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 17. – Chinois off/on – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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