Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
14. 大 有 Ta Yéou / Le Grand Avoir | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
Le feu dans le ciel brille au loin, si bien que toutes choses sont éclairées et deviennent manifestes. Le cinquième trait, qui est faible, est à la place d'honneur et tous les traits forts sont en harmonie avec lui. Celui qui, occupant une place élevée, est humble et doux voit toutes choses venir à lui
Les deux trigrammes indiquent que la force et la clarté s'unissent. Le grand avoir est décidé par le destin et correspond à l'époque. Comment peut-il se faire que le trait faible ait le pouvoir de maintenir ensemble et de posséder les éléments forts ? Cela vient de son humilité dépouillée d'égoïsme. L'heure est favorable. Force à l'intérieur, clarté et culture à l'extérieur. La force s'extériorise avec finesse et maîtrise de soi. Cela apporte sublime réussite et richesse
Le soleil qui, du haut du ciel, éclaire de ses rayons toutes les choses terrestres est l'image du grand avoir. Mais une telle possession doit être bien administrée. Le soleil amène au jour le bien et le mal. Les hommes doivent combattre et réprimer le mal, favoriser et promouvoir le bien. Ce n'est qu'ainsi que l'on se conforme à la volonté bienveillante de la divinité qui veut seulement le bien et non le mal.
Le grand avoir ne consiste pas seulement dans l'abondance des biens, mais avant tout, dans leur mobilité et dans leur utilité pratique. On peut alors les employer à des entreprises et l'on demeure exempt d'embarras et de fautes. Par l'image du grand chariot où l'on peut charger beaucoup de choses et voyager au loin, il faut entendre les auxiliaires efficaces que l'on a auprès de soi et qui sont à la hauteur de leur tâche. On peut charger de telles personnes de lourdes responsabilités, ce qui, dans de grandes entreprises, est indispensable.
Ici est caractérisée une situation qui existe entre des voisins riches et puissants. Cela crée du danger. Il convient de ne pas regarder à droite et à gauche et d'éviter l'envie et les efforts pour égaler autrui. Ainsi on demeure exempt de fautes.
La situation est très favorable. Sans contrainte extérieure et simplement grâce à une sincérité sans affectation, on se concilie les hommes, si bien qu'ils nous sont également liés dans une vérité sincère. Toutefois, au temps du grand avoir, la bienveillance à elle seule ne suffit pas, sinon l'insolence se manifesterait peu à peu. Cette apparition de l'insolence doit être tenue en bride par la dignité; alors la fortune est assurée.
L'hexagramme représente les lois qui règnent à l'intérieur de la famille. Le trait fort du sommet représente le père, celui du bas, le fils; le cinquième trait, qui est également fort, figure le yang, le deuxième, qui est faible, indique la femme. D'autre part, les deux traits forts à la 5e et à la 3e place représentent deux frères; les traits faibles correspondants, à la 4e et à la 2e place, sont leurs femmes, si bien que toutes les relations et toutes les situations existant à l'intérieur de la famille trouvent ici leur expression appropriée. Chacun des traits a une nature conforme à la place qu'il occupe. La présence d'un trait fort à la 6e place où l'on pourrait s'attendre à trouver un trait faible désigne de la façon la plus claire la ferme autorité qui doit émaner du chef de famille. Ce trait entre ici en ligne de compte, non en sa qualité de sixième, mais en tant que trait supérieur. La famille manifeste les lois qui règnent à l'intérieur de la maison, lois qui, appliquées au monde extérieur, maintiennent également en ordre la cité et l'univers. L'influence qui s'exerce de l'intérieur de la famille vers l'extérieur est représentée par l'image du vent qui est engendré par le feu.
La famille a pour fondements les relations de l'époux et de l'épouse. Le lien qui maintient l'unité de la famille est la fidélité et la persévérance de la femme. La place de celle-ci est à l'intérieur (2è trait), celle de l'homme à l'extérieur (5e trait). L'homme et la femme se conforment aux grandes lois de la nature en prenant leur juste place. La famille a besoin d'une autorité ferme : c'est celle des parents. Quand le père est vraiment père et le fils vraiment fils, quand le frère aîné tient comme il faut sa place de frère aîné et le cadet celle de cadet, quand l'époux est vraiment époux et l'épouse vraiment épouse, alors la famille est en ordre. Lorsque la famille est en ordre, toutes les relations sociales de l'humanité s'ordonnent à leur tour. Trois des cinq relations sociales ont leur place à l'intérieur de la famille : celle du père et du fils : l'amour; celle de l'homme et de la femme : la discipline; celle de l'aîné et du cadet : l'ordre. Le respect affectueux que nourrit le fils est alors transféré sur le prince sous forme de fidélité au devoir; l'affection et l'ordre qui règnent entre les frères sont appliqués à l'ami sous forme de loyauté et dans l'attitude envers les supérieurs sous forme de déférence. La famille est la cellule initiale de la société, le sol nourricier où l'exercice des devoirs moraux est rendu aisé par l'affection naturelle, de telle sorte que dans un cercle étroit se trouvent créées les bases à partir desquelles ces principes seront ensuite appliqués aux relations humaines en général.
La chaleur crée de la force; telle est la signification du vent qui sort du feu sous forme de flamme. C'est l'influence agissant de l'intérieur vers l'extérieur. La même attitude est nécessaire dans le gouvernement de la famille. Ici également l'influence doit émaner de la personnalité pour s'exercer sur les autres. Pour qu'une telle action soit possible, il faut que les paroles possèdent de la force; mais cela ne peut être que si elles reposent sur quelque chose de réel, comme la flamme sort de la matière brûlante. C'est seulement quand les paroles sont pertinentes et se rapportent clairement à une situation déterminée qu'elles ont de l'influence. Des discours et des avertissements généraux sont sans effet. les paroles doivent en outre être soutenues par l'ensemble de la conduite, de même que le vent agit par sa durée. Seule une activité ferme et conséquente fera impression sur les autres, de manière qu'ils puissent s'y conformer et se régler d'après elle. Si les paroles et les attitudes ne s'accordent pas et ne découlent pas les unes des autres, l'influence fera défaut.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 14. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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