Ce dispositif de 64 hexagrammes et de leurs commentaires et transformations est à la source de la pensée chinoise. Tr. Wilhelm (en, fr).
52. 艮 Ken / L'Immobilisation, la Montagne | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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courant binôme échange trig. opposé tête en bas X maître gouvernant X '' constituant
L'image de l'hexagramme est la montagne, le plus jeune des fils du ciel et de la terre. Le principe masculin est au-dessus, et suit en cela sa direction naturelle; le principe féminin est au-dessous, conformément à la direction de son mouvement. Un état de repos s'est donc établi, car le mouvement est parvenu à sa fin normale. Appliqué à l'homme, l'hexagramme traite du problème de la paix du cœur à acquérir. Le cœur est très difficile à calmer. Tandis que le bouddhisme s'efforce d'atteindre le repos par la cessation de tout mouvement dans l'état de nirvana, le point de vue du Livre des Transformations est que le repos constitue seulement un état polaire qui a toujours pour complément le mouvement. Il est possible que le texte contienne des allusions à des pratiques de yoga.
Le vrai repos est celui où l'homme s'arrête quand le moment est venu de s'arrêter et se meut quand le moment est venu de se mouvoir. Ainsi le repos et le mouvement sont en harmonie avec les exigences du temps et l'on voit alors naître la lumière et la vie. L'hexagramme est la fin et le commencement de tout mouvement. Le dos est désigné parce qu'il est le siège de tous les cordons nerveux qui transmettent le mouvement. Lorsqu'on fait cesser le mouvement de ces nerfs dorsaux, on voit en quelque sorte le moi s'évanouir avec son inquiétude. Quand l'homme est parvenu à une telle paix intérieure il peut se tourner vers le monde extérieur. Il ne perçoit plus en lui le combat et le tumulte des êtres individuels et possède en conséquence le calme nécessaire pour comprendre les grandes lois des phénomènes de l'univers et y conformer sa conduite. Celui qui agit à partir d'une telle profondeur ne commet pas de fautes.
Le cœur pense constamment. On ne peut pas changer cela. Mais les mouvements du cœur, c'est-à-dire les pensées, doivent se limiter à la situation vitale présente. Toutes les songeries et les spéculations qui vont plus loin ne font que blesser le cœur.
Il s'agit d'un repos obtenu par la contrainte. Le cœur inquiet doit être fortement dompté, mais le feu que l'on étouffe se transforme en âcre fumée qui s'étend, suffocante. : C'est pourquoi on ne doit pas user de violence dans les exercices de méditation et de concentration. La paix doit naître et s'étendre d'une façon toute naturelle à partir d'un état de recueillement intérieur. Si l'on veut réaliser de force : la paix au moyen d'un raidissement artificiel, la méditation entraînera des effets fâcheux et graves.
Dans une situation dangereuse, c'est-à-dire tant que l'on n'est pas à la hauteur de sa tâche, on se laisse facilement aller à des paroles et à des plaisanteries pleines de présomption. Mais les propos imprudents conduisent vite à des situations où l'on a ensuite beaucoup à se repentir. Ce n'est que lorsqu'on manifeste de la retenue dans ses paroles que les mots acquièrent une forme toujours plus ferme; alors toute occasion de repentir disparaît.
Ici est exprimé l'achèvement de l'effort vers le calme. Non seulement on est en paix en ce qui concerne les détails, les choses comprises dans un cercle restreint, mais un renoncement général procure la paix dans tous les domaines et une heureuse fortune dans tous les actes.
Les eaux sur la terre unissent leurs cours chaque fois qu'elles le peuvent, comme, par exemple, dans la mer où tous les fleuves se rassemblent. Il y a là un symbole traduisant la solidarité et sa loi. La même idée est évoquée par le fait que tous les traits sont faibles jusqu'au cinquième à la cinquième place, celle du maître de l'hexagramme. Les faibles s'unissent pour s'entr'aimer parce qu'ils subissent l'influence de la volonté ferme à la place d'autorité qui est leur point de réunion. Mais cette personnalité forte et dirigeante conserve en outre l'union avec les autres hommes grâce auxquels elle trouve un complément de sa propre nature.
Il s'agit de s'associer avec d'autres afin de se compléter et de s'avantager mutuellement grâce à la solidarité. Une telle union requiert un centre autour duquel on se groupe avec les autres. Devenir un centre pour l'union des hommes est une affaire grave et lourde de responsabilités. Cela exige de la grandeur intérieure, de la logique et de la force. C'est pourquoi celui qui veut unir les autres autour de lui doit s'éprouver lui-même pour savoir s'il est à la hauteur de la situation. Quiconque en effet veut rassembler les autres sans avoir le sceau de la vocation cause plus de confusion que si aucun regroupement n'avait eu lieu. Mais là où il existe un authentique point de rassemblement, on voit les incertains se rapprocher peu à peu, d'eux-mêmes, de façon hésitante tout d'abord. Ceux qui arrivent trop tard en subiront d'eux-mêmes la peine. C'est qu'il s'agit d'une union à réaliser en temps opportun. Des relations se nouent et s'affermissent suivant des lois internes déterminées. Des expériences communes les consolident. Quiconque arrive trop tard et ne peut avoir part à ces expériences fondamentales aura à pâtir quand le traînard qu'il est trouvera la porte fermée. Cependant, celui qui a reconnu la nécessité d'un regroupement et ne ressent pas en lui la force d'agir comme centre d'union, celui-là a le devoir de se joindre à une autre société organique
L'eau remplit tous les creux de la terre et adhère fortement à celle-ci. L'organisation sociale de l'antiquité était fondée sur cette maxime de l'union entre vassaux et suzerains. L'eau unit d'elle-même ses cours parce que dans toutes ses parties elle demeure assujettie aux mêmes lois. Ainsi la société humaine doit également observer l'union grâce à une communauté d'intérêts qui fait que les différents individus se sentent membres d'un seul tout. Le pouvoir central d'un organisme social doit veiller à ce que chaque membre trouve son véritable intérêt dans l'union, comme c'était le cas dans les relations paternelles que le roi de la Chine antique entretenait avec ses vassaux.
Yi King, le Livre des Mutations – Yi Jing I. 52. – Chinois on/off – Français/English
Alias Yijing, I Ching, Yi King, I Ging, Zhou yi, The Classic of Changes (Lynn), The Elemental Changes (Nylan), Le Livre des Changements (Javary), Das Buch der Wandlung.
Le Canon des Poèmes, Les Entretiens, La Grande Étude, Le Juste Milieu, Les Trois Caractères, Le Livre des Mutations, De la Voie et la Vertu, 300 poèmes Tang, L'Art de la guerre, Trente-six stratagèmes
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