An anthology of 320 poems. Discover Chinese poetry in its golden age and some of the greatest Chinese poets. Tr. by Bynner (en).
Li Bai
In the Quiet Night
So bright a gleam on the foot of my bed –
Could there have been a frost already?
Lifting myself to look, I found that it was moonlight.
Sinking back again, I thought suddenly of home.
Bynner 233
Devant mon lit, la lune jette une clarté très vive ;
Je doute un moment si ce n'est point la gelée blanche qui brille sur le sol.
Je lève la tête, je contemple la lune brillante ;
Je baisse la tête et je pense à mon pays.
1. Cette petite pièce appartient au genre que les Chinois nomment vers coupés, c'est-à-dire où, sans préambule, l'on entre tout droit dans le sujet. Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt de voir comment l'analyse un commentateur chinois :
« Li-taï-pé, dit-il, trouve moyen d'être ici tout à la fois d'une concision, d'une clarté et d'un naturel extrêmes, et c'est précisément parce qu'il est naturel, qu'il fait toujours entendre infiniment plus qu'il ne dit. La lune jette une clarté brillante devant son lit ; il doute un moment si ce n'est point de la gelée blanche ; nous jugeons, sans qu'il nous le dise, qu'il dormait, qu'il s'est éveillé et qu'il est d'abord dans ce premier instant du réveil où les idées sont confuses. Il pense aussitôt à la gelée blanche, c'est-à-dire au point du jour, à l'heure où l'on se met en route. N'est-ce pas la première pensée d'un voyageur qui se réveille ?
« Il a levé la tête ; il aperçoit la lune, il la contemple ; puis il baisse la tête et pense à son pays. C'était bien un voyageur ou un exilé. Ce dernier mot ne laisse plus de doute. En voyant cette brillante lumière, il a songé naturellement qu'elle éclairait aussi des lieux qui lui sont chers, il regrette avec amertume de passer une nuit si belle loin de chez lui.
« Le poète nous a fait suivre jusqu'ici la marche de ses pensées par une route si droite que nous n'avons pu nous en écarter. En terminant par ces seuls mots : Je pense à mon pays, il laisse chacun imaginer les pensées tristes qui l'assailleraient lui-même s'il était absent, et après avoir lu sa pièce, chacun se prend à rêver. »
Voir d'autres traductions françaises.
Hervey 13
300 Tang poems – Tang Shi VII. 1. (233) – Chinese off/on – Français/English
Alias Tang Shi San Bai Shou, Three Hundred Poems of the Tang Dynasty, Poésie des Thang.
The Book of Odes, The Analects, Great Learning, Doctrine of the Mean, Three-characters book, The Book of Changes, The Way and its Power, 300 Tang Poems, The Art of War, Thirty-Six Strategies
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