An anthology of 320 poems. Discover Chinese poetry in its golden age and some of the greatest Chinese poets. Tr. by Bynner (en).
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駱
賓
王
Luo Binwang
A Political Prisoner Listening to a Cicada
While the year sinks westward, I hear a cicada
Bid me to be resolute here in my cell,
Yet it needed the song of those black wings
To break a white-haired prisoner's heart....
His flight is heavy through the fog,
His pure voice drowns in the windy world.
Who knows if he be singing still? - -
Who listens any more to me?
Bynner 93
La voix de la cigale a résonné, du côté de la route occidentale2 ;
Elle jette dans une rêverie profonde l'hôte qui porte un bonnet du midi3.
Comment supporterais-je patiemment la vue de ce frêle insecte,
Qui vient, tout près de ma tête blanche, répéter son chant douloureux4 !
La rosée, trop lourde pour ses ailes, appesantit sa marche, et l'empêche de prendre son vol5 ;
Le vent, qui souffle avec violence, emporte ses cris étouffés.
Les hommes ne veulent pas croire à ce qu'il y a de pur et d'élevé (dans le secret de son existence)6.
Puis-je espérer qu'il s'en trouve un, pour faire connaître à tous ce que renferme mon cœur ?
1. Si j'ai choisi pour la traduire cette pièce d'une conception bizarre, où des comparaisons forcées sont rendues dans un style recherché, c'est qu'en même temps qu'elle donne précisément une idée de l'affectation habituelle à Lo-pin-ouang, elle offre aussi le spécimen du genre de pièces fugitives appelées lu-chi, très à la mode sous les Thang. J'en ai fait connaître au commencement les exigences assez compliquées qui sont fidèlement observées ici.
Les quatre périodes voulues se montrent nettement dessinées, chacune ayant, suivant la règle, un sens complet dans son distique isolé.
La première (ki), l'exorde, qui doit réfléchir le titre de la pièce.
La seconde (king), la perspective, où doit poindre la pensée de l'auteur.
La troisième (tsing), le sentiment, où cette pensée se développe.
La quatrième enfin (kie), le nœud, qui renferme la conclusion.
Ajoutons que les conditions exigées pour la rime sont, de leur côté, très exactement remplies.
2. La route occidentale, c'est la route que parcourt le soleil en automne, dit le commentaire ; on voit par là que le poète a composé sa pièce dans cette saison.
3. Le commentaire nous apprend que l'on appelle bonnet du midi la coiffure imposée aux prisonniers ; mais il n'explique point l'origine de cette expression.
4. Le chant de la cigale, en automne, est triste et plaintif, dit le commentaire chinois.
5. « Dans la pensée de Lo-pin-ouang qui se compare à la cigale, cette rosée si lourde représente le malheur des temps qui a pesé sur lui ; le vent qui étouffe les cris du frêle insecte, ce sont les calomnies, soufflées contre lui par ses ennemis et qui empêchent sa voix de parvenir jusqu'à l'oreille du maître. » (Commentaire chinois.)
6. « La cigale se tient dans les arbres les plus élevés ; elle boit le plus pur de la rosée, dont elle forme son unique nourriture. C'est un fait que beaucoup de gens refusent néanmoins de croire. » (Commentaire chinois.)
Voir d'autres traductions françaises.
Hervey 54
300 Tang poems – Tang Shi V. 1. (93) – Chinese on/off – Français/English
Alias Tang Shi San Bai Shou, Three Hundred Poems of the Tang Dynasty, Poésie des Thang.
The Book of Odes, The Analects, Great Learning, Doctrine of the Mean, Three-characters book, The Book of Changes, The Way and its Power, 300 Tang Poems, The Art of War, Thirty-Six Strategies
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